Les cinq amis qui restent se retrouvent dans les mêmes tranchées pour une dernière année de guerre. Elle sera la plus terrible pour ces hommes à bout. Le destin continue inexorablement son œuvre et aucun d’eux ne s’en sortira indemne. Ce dernier tome de la Faucheuse des moissons nous plonge dans les affres d’une guerre où l’horreur était quotidienne.
Avec cet ultime tome d’une trilogie centrée sur la Première Guerre mondiale, nous arrivons à la fin de cette boucherie. Les ordres imbéciles, le sacrifice inutile de milliers d’hommes transformés en chair à canon sont parfaitement rendu ici, en peu de phrases et dessins. Face à l’abomination, certains se questionnent et se révoltent. Les morts inutiles, les jugements militaires et même le peloton d’exécution pour une poignée d’entre eux ponctuent et soulignent terriblement cette histoire d’amitié.
Physiquement et psychologiquement nos héros sont épuisés, sans espoir de survie, flirtant parfois avec la folie. C’est sonnés par le traumatisme subi par ces milliers de jeunes hommes que nous refermons cette trilogie qui n’a fait que monter en puissance au fur et à mesure des pages.
Le dessin ne se dépare pas, dans cet album, de ce qui a fait sa force dans les deux premiers. Le trait pastel, les couleurs surannées donnent une force quasi documentaire à cette trilogie. Les traits simples et terriblement expressifs des visages génèrent une forte empathie pour les personnages. Embarqués dans une histoire d’amitié de jeunes hommes qui ne voulaient que vivre en paix avec les leurs, nous restons abasourdis face à leurs destins brisés.
Cet album clôt terriblement une trilogie forte sur cette folie européenne que fut la Première Guerre mondiale.