Non, Célestin Noirt n’est vraiment pas taillé pour succéder un jour à son père, notaire de province. Depuis qu’il a découvert le cinéma dans une cabane de fête foraine, il rêve d’en faire son métier. Il va retrouver Anatole Fortevoix, son initiateur, qui exploite l’Alcatraz, une petite salle obscure de la capitale. Moteur pour Frédéric Blier, le réalisateur et Laurent Galandon, le scénariste : ils vont nous en coller plein les mirettes !
Retenant le conseil d’Anatole que tout un chacun devrait faire sien, (Au lieu de rêver ta vie, vis ton rêve), Célestin voit grand, il a de l’ambition : il veut devenir le metteur en scène de ses propres scénarios. Et lorsqu’il découvre la prestation de Constance Giono, effeuilleuse occasionnelle d’un petit film projeté clandestinement chez Anatole, il sait qu’il a trouvé sa future vedette.

La cinéphilie de Laurent Galandon est ici patente. Ancien photographe, directeur d’une salle d’Art et d’essai pendant plusieurs années, son histoire exprime bien évidemment son amour du septième Art. Il reconstitue avec minutie l’ambiance des studios de tournage lorsque le cinéma n’en était qu’à ses tous débuts dans un Paris aux couleurs rétro, superbement mis en valeur par le dessin de Frédéric Blier.
Le dessinateur de l’excellent diptyque Amère patrie, que lui avait écrit Christian Lax, son ancien prof de l’école Emile Cohl, n’avait plus fait parler de lui depuis 2011. Il fait ici un come-back des plus enchanteurs avec un dessin semi-réaliste d’une très belle facture et des personnages très attachants par leur humanité. Souhaitons simplement que cette fois il ne faudra pas patienter quatre années entières entre les deux volets pour connaître le dénouement de cette belle histoire !