Laurent Astier achève avec brio sa série western La Venin. Dans ce cinquième et ultime tome, Soleil de plomb, l’héroïne, Emily, retrouve enfin ses racines après des années de luttes et de recherches. Pour le meilleur et pour le pire.
Soleil de plomb est l’ultime tome d’une des séries western les plus abouties éditées ces dernières années. Emily, qui nous accompagne pendant tout ce numéro, la fière héroïne de cette saga de flingues et de poussière, est décidément une sacrée aventurière. On la retrouve sur les pistes de l’Ouest américain, fin XIXe-début XXe siècle, toujours en quête de ses racines familiales et de son identité. La jolie brune à la tête bien faite a rejoint New-York après avoir vengé sa mère à de nombreuses reprises.
Bouquet final
Pour parvenir à ses fins, elle a assassiné le gouverneur McGrady, laissé loin derrière elle le suicide du révérend Coyle dans le sud du Texas et pris la fuite après le massacre de Drake, le roi du pétrole. Mais la vraie pétroleuse, c’est sans conteste cette jeune femme au tempérament bien trempé et aux nerfs d’acier, qui ne veut pas devenir une femme dédiée au plaisir avide des hommes. Entre deux meurtres, elle a rejoint la troupe des Florodora Girls, fameuse revue de Broadway, est tombée amoureuse de Stanley et a multiplié les traquenards…
© Rue de Sèvres, 2023
Mais le but ultime de sa quête reste toujours le même : retrouver sa mère, toujours vivante alors qu’Emily l’a longtemps cru morte. La voilà sur la trace du Président des États-Unis d’Amérique. Travestie en journaliste masculin, la Venin se retrouve à naviguer dans les hautes sphères de l’État. Finira-t-elle par retrouver sa mère ? Découvrira-t-elle la machination familiale dont elle a fait l’objet ? Parviendra-t-elle à faire oublier l’ensemble de ses crimes, commis dans un unique but : savoir vraiment qui elle est ?
Avec un graphisme d’une beauté absolue, entraîné par un rythme sublimé par le mouvement, la construction en flash-back et une mise en case dans la plus pure tradition western, avec une touche de modernité, ce cinquième tome conclut la série sous les meilleurs auspices. Après de nombreuses bandes dessinées qui volaient déjà très haut, à l’image de Face au mur pour ne citer qu’une des plus réussies, La Venin pourrait bien être la grande oeuvre de Laurent Astier.
Article publié dans le Mag ZOO N°90 Janvier-Février 2023