Une BD décoiffante, western au féminin dans l’air du temps, qui permet au talent d’Anlor d’éclater plus que jamais, tout particulièrement dans les scènes d’action. Le rythme est trépidant, on n’est pas dans la nuance, et on aime ça !
Anlor est vraiment une excellente dessinatrice, cela se confirme d’album en album. Après, entre autres, Amère Russie et Camp Poutine avec Aurélien Ducoudray, elle dégomme tout sur son passage avec le pétaradant Ladies with guns dont nous découvrons ici la suite des trépidantes aventures concoctées par Olivier Bocquet et mises en couleurs pétantes par Elvire de Cock.
Une folle énergie se dégage de chacune des pages, à la construction très dynamique. La couverture donne le La, présentant les cinq héroïnes armées jusqu’aux dents, sur un fond jaune qui accroche bien le regard.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, nous sommes bien dans un western, toutefois non conventionnel, les héros n’étant pas des cow-boys virils mais un groupe de femmes que le destin a réunies et amenées à devenir des hors-la-loi. Deux noires de peau dont une prostituée enceinte jusqu’aux dents et une gamine, esclave en fuite, qui ne rêve que de tirer au pistolet ; une Amérindienne seule rescapée du massacre de sa tribu ; et deux blanches dont une veuve de médecin et une ancienne institutrice à la retraite. Elles auraient sans doute tenu lieu de victimes, dans un western classique. Ici, ce sont elles les desperados, ou plutôt les « desperadas », traquées par tous les chasseurs de prime de la région.
Ladies with guns T.2
© Dargaud, 2022
Le scénario aux accents Tarantinesques semble parfois fait à la truelle, les hommes cumulent toutes les tares du monde, mais c’est exprès, Bocquet met du cœur à l’ouvrage, en rajoute et son enthousiasme est communicatif. Ça déménage sévère et on redemande.
Même si les cinq ladies semblent cumuler de plus en plus de problèmes, un vrai parfum de liberté se dégage de l’épisode, grâce au dessin explosif d’Anlor. Son travail sur l’encrage, la manière dont elle place ses noirs, portent sa marque de fabrique. Et son talent explose tout particulièrement dans les scènes d’action.
La poudre n’a pas fini de parler...
1 0