Évadées de prison, les quatre ladies poursuivent un périple mouvementé, cherchant à soigner un cinquième larron : le bébé de Cassie, blessé à sa naissance lors d’un échange de tirs. Avec quelques errements, on voyage de cœur avec nos héroïnes dans un cadre graphique splendide.
Les ladies with guns commencent cette histoire en bien mauvaise posture : elles sont attaquées alors que Cassie est en train d'accoucher. Ce qui donne lieu à sept planches sans dialogues, uniquement centrées sur l'action. La mise en scène d’Anlor est magistrale. Les balles pleuvent, le bébé est touché par un éclat. Avec leurs têtes mises à prix, impossible pour les ladies d'aller en ville trouver un médecin. La solution : rejoindre un chirurgien que connait Kathleen. Le souci est que le voyage dure deux semaines.
Olivier Bocquet leur fait prendre le train pour gagner du temps, mais pour ne pas leur rendre la vie trop facile, il ajoute au scénario un hold-up par des desperados. On regrette la séquence dispensable du bandit « fan » qui veut un autographe. Heureusement, on revient vite sur un tempo excluant le loufoque qui sied mal à l'univers, contrairement à l'humour qui fait partie de l'ADN de la série. Et cet album a pour point d'orgue les souvenirs d'enfance émouvants de Cassie sur un bateau de négriers.

Ladies with guns © Dargaud
Anlor a de l'or dans les mains
Anlor donne tout, continuant à tremper son pinceau dans la dynamite pour notre plus grand plaisir. La manière dont elle cerne à l’encre ses personnages ou les éléments de décor n'appartient qu'à elle. Sa technique donne de la densité, du volume. Et surtout du cachet. Les couleurs d'Elvire de Cock sont somptueuses. C’est un bel hiver dans l’Ouest qui est ici dépeint.
La fin de l'album appelle une suite dont on espère de la densité dans l'intrigue. On s'est attaché à nos quatre ladies. Il leur faut donc le plus bel écrin scénaristique pour continuer à les mettre en valeur.
Article publié dans le mag ZOO N°103 Mars-Avril 2025