Le Grizzli - T2 : Une haleine de cadavre

Années 60, Paname. Quand la fille de Bubu est kidnappée, le Grizzli et Toine ressortent des rangs pour replonger dans les bas-fonds. Rançon, truands hauts en couleur, argot à la Audiard et bagnoles de légende : un polar vintage qui claque comme un flingue !

Ce deuxième tome, toujours ancré dans l’ambiance des années 60, reprend le fil du premier. Le Grizzli et Antoine, deux anciens truands désormais rangés, sont appelés à l’aide par leur vieil ami Bubu. Éleveur de chevaux de course, celui-ci voit sa fille enlevée par des ravisseurs qui exigent une lourde rançon sous trois jours. Fidèles à leur amitié, les deux compères acceptent de mener l’enquête. Bubu leur indique deux pistes : l’homme chargé de la demande de rançon, à la peau mate, tatoué et parlant avec un fort accent espagnol, qu’il faudra retrouver dans le milieu ; et un jeune homme « bien sous tous rapports », récemment approché par sa fille mais jugé suspect par le père. Le Grizzli et Toine choisissent de commencer par aller le rencontrer…

Extrait de "Le Grizzli T2 - Une Haleine de Cadavre" © Dargaud

Matz reprend ici la mécanique du premier volume : un ancien truand entraîne malgré lui le duo dans les bas-fonds du grand banditisme, mais avec une intrigue sensiblement différente. Ses personnages hauts en couleur, servis par un argot savoureux typique des années 60, rappellent immédiatement l’univers des Tontons flingueurs. La série prend de l’épaisseur avec l’arrivée de figures récurrentes : Pauline, l’ex-serveuse du New York, désormais embauchée par Marinette, occupe une place importante, tandis que La Ventouse, l’inspecteur du premier tome, refait surface. Toine fait également la rencontre d’une jeune femme au caractère bien trempé, qui pourrait bien réapparaître par la suite. Ce polar rétro, aux dialogues dignes d’un Audiard, est mené à un rythme enlevé.

Fred Simon, de son côté, soigne particulièrement les décors. Le lecteur déambule dans le Paris des sixties, minutieusement reconstitué au fil des planches. Les deux héros, passionnés d’automobiles, permettent aussi de croiser une impressionnante galerie de voitures emblématiques de l’époque. Grâce à son style semi-réaliste, Simon parvient à restituer l’ambiance des années 60, tout en donnant à ses personnages au nez rond une touche de comédie parfaitement en phase avec le ton voulu par Matz.