La jeunesse est drôlement belle, tout particulièrement lorsqu’elle est dépeinte par Marie Desplechin et Agnès Maupré. Dans Rien ne va plus, le duo signe une merveilleuse fin pour l’adaptation BD du roman Le Journal d’Aurore !
Ca y est, Aurore a enfin eu son brevet ! Mais la fin du collège ne signifie pas celle des ennuis, qui l’attendent de pied ferme au lycée. Nouvelles salles miteuses, nouveaux profs insupportables, nouveaux bouquins barbants à lire. Cet enfer serait facile à gérer s’il n’y avait pas son groupe de musique, l’accouchement de sa sœur, les folies de sa grand-mère ou bien les désillusions amoureuses. Autant de soucis qui l’accablent et trouvent toujours quelques lignes dans son journal...
Désabusée et désinvolte, le personnage façonné par la romancière Marie Desplechin l’est et le reste dans le deuxième tome de cette adaptation BD. L’adolescente empile les changements physiques, les questionnements et les doutes. Plus les mois passent, plus sa vie lui fait penser au destin tragique de Cyrano de Bergerac ou Janis Joplin, qu’elle découvre au fil des chapitres.
Sauf que contrairement à ces icônes torturées, les petits malheurs d’Aurore nous amusent et attendrissent. Racontés à travers des dialogues et monologues toujours aussi piquants, ces derniers se marient bien aux planches sans trop faire d’ombre au travail d’Agnès Maupré.
Une fois encore, la dessinatrice se surpasse pour faire mûrir l’héroïne et le petit monde haut en couleurs qui l’entoure. Son trait, virevoltant et débordant de fantaisie, fait rejaillir les folles réflexions de la lycéenne, ainsi que la beauté de l’âge ingrat, dans les pires comme dans les meilleurs moments.
Lire Rien ne va plus ! fait chaud au cœur et l’âme. Il nous rappelle qu’il est beau d’être jeune, surtout quand on s’appelle Aurore...