Vibrant album collectif d’hommages au plus célèbre roman d’Antoine de Saint-Exupéry, l’universel Petit Prince. De Juillard à Ptiluc en passant par Adamov, de Mathieu Bonhomme à Makyo, une poignée de grands noms de la BD revisite avec recul et fraîcheur le petit bonhomme aux cheveux blonds.
Magie de la relation avec son pote renard, innocence, questionnement... En une douzaine d’histoires comme autant de détails de l’œuvre de Saint-Exupéry (il y en a treize en réalité, gare aux superstitieux), le lecteur suit un autre chemin que celui de l’œuvre originale. Pour mieux plonger dans l’univers de son roman incontournable.
En soixante-dix ans, le Petit Prince s’est imposé comme un des livres phares dans l’océan de la littérature. Cet album est un alibi pour souffler les bougies du blondinet aux rafales de question. Des scénaristes de renom se sont pris au jeu : se réapproprier l’œuvre. Garder le meilleur pour le surpasser. Chaque regard est différent. Ainsi naît la richesse.
Graphiquement, même topo. L’exceptionnelle couverture de Loisel est un ballet d’ouverture saisissant. La finesse du trait de Juillard, l’expressivité de celui de Makyo, la fantaisie d’Adamov, le dynamisme de Matthieu Bonhomme... Ce Petit Prince est un concentré de ce que la BD française peut proposer de meilleur.
Un regret : les histoires sont courtes et certaines auraient mérité davantage de place pour mieux s’épanouir. Mais c’est la règle d’un album collectif. Saluer un auteur, son œuvre et son personnage. Un petit ange blond qui a depuis bien longtemps quitté ses pages pour devenir une figure, un véritable symbole. « L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur. » C’est aussi le meilleur moyen de déguster ces hommages : en se laissant porter par ce qui nous plaît. Dis, dessine-moi une BD.