Richard Marazano termine enfin son Protocole Pélican et enfonce la plus grande porte ouverte de l’histoire de la bande dessinée. Heureusement que Jean-Michel Ponzio remonte le niveau grâce à son dessin toujours aussi marquant.
Théorie du complot, Illuminati, grands puissants de ce monde qui manipulent les petits, voici quelques thèses à l’origine du Protocole Pélican de Richard Marazano. Il décide enfin de mettre fin au calvaire infligé à ses détenus, à leurs gardes, à leurs médecins et aux nerfs de ses lecteurs.
Ce quatrième et dernier tome est d’une convenance et d’une platitude affligeantes. Non seulement Richard Marazano ne nous apprend rien, mais il le fait en usant des clichés les plus usés de notre culture cinématographique. Si au moins il avait daigné alimenter ses oeuvres de quelques références ou annexes sur les théories sociologiques, anthropologiques ou sociales auxquelles il a la prétention de se référer, mais non. Pourquoi ?
Jean-Michel Ponzio, lui, maintient la qualité graphique des tomes précédents. Malgré quelques inconstances dans les traits de ses personnages, son style réaliste construit la bande dessinée comme un storyboard de cinéma prêt à l’emploi. Grâce à ce cheminement graphique solide, le lecteur est totalement immergé dans le cauchemar des prisonniers et la révélation finale du protocole.
Cependant on peut conclure, tout ça pour ça. Richard Marazano est un habitué des fins en queue de poisson, mais il touche un nouveau fond dans son Protocole Pélican. Espérons pour Jean-Michel Ponzio qu’il trouvera un autre scénariste à la hauteur de son talent.