Après leur quête d’un hypothétique trésor, Crapaud, Rat, Taupe et leurs amis sont de retour dans la ville portuaire où ils ont été si bien accueillis. Ils y retrouvent leurs hôtes mais les choses ont bien changé durant leur absence. Quelques fanatiques religieux sont venus empoisonner les lieux et les esprits…
Pas moins de huit années se sont écoulées depuis la publication du premier tome de ce deuxième cycle créé par Michel Plessix à partir des personnages de Kenneth Grahame. C’est dire qu’il n’est pas un stakhanoviste ! Et, à la lecture de ses albums, on ne peut que l’en féliciter.
A l’instar de Xavier Dorison et son Long John Silver tout droit sorti de L’île au trésor, Michel Plessix a su s’approprier l’univers du Vent dans les saules et prolonger ainsi la vie de son bestiaire sans jamais en trahir ni l’esprit, ni l’ambiance.
Son amour du Maroc a servi de socle à ce cycle et lui a permis d’y intégrer toute les richesses qu’il a pu emmagasiner au cours de ses séjours du côté d’Essaouira. Une démarche humaniste qui fait chaud au cœur dans un contexte où le fanatisme, l’intolérance et la xénophobie ont actuellement le vent en poupe. De plus, Plessix fait constamment preuve d’un humour d’une grande finesse en exploitant toute une faune hiérarchisée, des insectes jusqu’aux animaux de trait.
Mais c’est en examinant plus attentivement ses images que l’on peut comprendre le temps qu’il a pu investir dans ce fabuleux projet. Ses vignettes fourmillent littéralement de détails où l’on traque çà et là un clin d’œil, un hommage, ou un simple trait d’humour. Les décors, les costumes, les acteurs, tous très expressifs, tout, absolument tout, est au service d’une mise en scène qui ne lésine jamais dans le nombre de plans.
Les images, toutes baignées d’une belle lumière, et les ambiances achèvent de rendre cette œuvre indispensable et en font, d’ores et déjà, un classique de la bande dessinée animalière.