Loin d’être indifférente au monde qui l’entoure, Mimosa observe, réfléchit et désarçonne grâce à sa répartie désopilante. Elle s’inquiète pour son père, dessinateur et rockeur à ses heures, car « les rockeurs, ils sont souvent alcooliques », et s’afflige du manque d’entrain de sa mère à s’adonner à ses tâches domestiques, se sentant parfois obligée d’inverser les rôles.
Mimosa a du caractère, une orthographe singulière, un vieux chat, Jean-Louis, une passion pour les bonnets, elle aime le sport (pas trop, quand même) et, concernant les garçons, « elle attend le lycée pour avoir plus de choix ». Par ailleurs, une question la taraude : si on utilise le mot « mûrir » pour un enfant, doit-on dire « pourri » pour un adulte ?
Le strip est encore nettement marqué par les grands classiques venus des USA. Pourtant, un petit ovni fait son apparition : Mimosa, par Catmalou et Edith. Deux univers artistiques qui se rencontrent pour toucher petits et grands en même temps.
Mimosa est une petite fille qui n’a pas sa langue dans sa poche et beaucoup de maturité. Pas facile pour ses parents de toujours répondre avec justesse aux remarques acérées de leur enfant
© Éditions Soleil, 2019 – Catmalou, Edith
Mimosa n’est pas une bande dessinée comme les autres. D’abord parce qu’il rassemble une scénariste plutôt habituée à des univers adultes sombres et une dessinatrice référence de la bande dessinée jeunesse. Un duo qui crée des gags en strip pour les enfants et leurs parents. Voici un album absolument tout public contenu dans un très bel objet, au format épais à l’italienne. Un format qui appelle à picorer et à laisser traîner le livre sur la table du salon, bien en évidence, pour lire chacun à son tour et échanger sur les rires d’enfants et les rires d’adultes. Un pari osé qui ravira les adultes amateurs de beaux objets.
Catmalou a choisi de donner à Mimosa l’âge idéal, autour des dix ans. Ce moment où les enfants affinent leur regard critique et s’avèrent les plus sévères avec les incohérences du monde des adultes. Comme Mimosa est élevée par des parents qui lui permettent de découvrir les nombreuses facettes du monde, ses réparties sont d’autant plus piquantes. École, vie d’enfant, travail, faits de société, Catmalou dégaine à tout va. À ses côtés, Edith propose un dessin sobre, en noir, blanc et orangé. Un graphisme minimaliste très efficace qui ne dément pas pour autant la patte de son autrice.
Alors prêts à rencontrer Mimosa ? Attention, ça peut piquer si vous êtes un adulte !
Article en avant-première : retrouvez-le dans le magazine Zoo n°72, en librairie le 9 juillet.
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