Haïku n.m. Littér. Petit poème japonais constitué de 17 syllabes (Larousse). Dans ces cahiers Aire Libre, vous ne trouverez pas l’ombre d’un poème écrit avec des mots : Olivier Cinna décline en toute liberté ses haïkus sous forme d’illustrations pour célébrer la femme dans toute sa splendeur. Jamais le titre générique de la collection n’aura été autant justifié.
Ce cahier offre un prolongement à l’album Hibakusha publié en 2017, une adaptation d’une nouvelle littéraire de la romancière Thilde Barboni qu’Olivier Cinna a voulu illustrer. Celle-ci lui a permis d’affirmer une nouvelle fois sa fascination pour l’Asie puisqu’il avait déjà signé en 2011 Fête des morts sur un scénario de Stéphane Piatzszek. Haïku est donc un livre d’illustrations, où il exalte la beauté féminine au fil des pages dans le plus noble sens du terme.
Si quelques rares illustrations pourraient s’apparenter à des estampes japonaises classiques, l’essentiel de ses images tient plutôt du portrait, la plupart exécutés au pinceau avec pour couleurs dominantes, le rouge et le noir. Belles, douces, sensuelles, parfois mystérieuses, elles capturent notre regard et invitent à la rêverie.
La publication de ce bel album était programmée depuis le tout début de l’année. On était alors loin de penser qu’il sera publié à titre posthume, Olivier Cinna ayant tiré sa révérence le 24 mars dernier, terrassé par une crise cardiaque à l’âge de 46 ans. Il avait renouvelé sa collaboration avec Thilde Barboni sur une nouvelle histoire intitulée Permafrost qui, dans sa forme inachevée, ne verra sans doute jamais le jour. Dans la préface, l’auteure lui rend un vibrant et émouvant hommage.
Le tirage de cet album dont la maquette avec sa somptueuse couverture à rabats illustrée, est limité à 2 000 exemplaires agrémenté d’un magnifique tiré à part numéroté et signé de son vivant par Olivier, une signature qui ressemble presque à un idéogramme.