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Les Cahiers de la BD Hors-série : XIII - Le cycle du soleil noir

couverture de l'album XIII - Le cycle du soleil noir

Série : Les Cahiers de la BD Hors-sérieÉditeur : Les cahiers de la BD

Dessin : Nicolas TellopAuteur :

Collection : VAG.REVUE

Prix : 19.90€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album XIII - Le cycle du soleil noir

A l'occasion du 40e anniversaire de XIII, Les Cahiers de la BD consacrent un hors-série à l'amnésique le plus célèbre de la BD avec une foule de contenus exclusifs, rares et inédits. Le premier cycle, et sans aucun doute le meilleur de la série, qui va du Jour du soleil noir au XIII contre un, sera particulièrement étudié et décrypté par nos spécialistes habituels. En dehors d'un entretien exclusif avec Jean van Hamme, dans lequel sera notamment dévoilée une première version du scénario du tome 1, jamais montrée, la coloriste et femme du dessinateur William Vance, Pétra, nous entraînera dans les coulisses de la création de son génie de mari. Avec, comme à l'habitude, de nombreuses correspondances visuelles, cinématographiques et historiques pour ce qui est devenu, au fil du temps, l'un des mythes de la pop culture contemporaine.


Treize pour le prix de huit

Il y a 40 ans, en septembre 1984, débutait chez Dargaud la série XIII, créée par Jean Van Hamme et William Vance. Et même si les débuts n’ont pas été aussi flamboyants que la suite, le plus célèbre amnésique de la BD va progressivement se faire une place de choix. L’équipe des Cahiers de la BD se penche donc sur le phénomène, en se concentrant sur les 8 premiers albums, la période la plus emblématique de la série.

Relancés à partir de septembre 2017, les Cahiers de la BD, nouvelle formule, se sont petit à petit imposés comme L’outil de décryptage de la bande dessinée actuelle par excellence, se penchant sur les grands thèmes, les auteurs, les séries et une multitude d’autres sujets qui redéfinissent un médium riche et foisonnant, creuset parfait pour l’imaginaire le plus débridé ou le plus classique, selon…
Pour fêter les 40 ans de XIII, l’équipe rédactionnelle s’est rassemblée autour de Nicolas Tellop qui s’occupe habituellement des hors-séries. Ensemble, ils proposent alors un volume qui non seulement analyse les albums qui représentent ce qu’on appelle « le cycle du soleil noir », mais dresse aussi des passerelles vers le cinéma, la littérature en tentant de déterminer les références qui se sont glissées deci delà, les grandes composantes du style des deux auteurs, ainsi que les principaux thèmes abordés au fil des tomes.

XIII - Le cycle du soleil noir © Les Cahiers de la BD

XIII - Le cycle du soleil noir © Les Cahiers de la BD

Une série, un héros, mille et un visages

Ce qui est aussi très intéressant, c’est que ce hors-série, même s’il aime entretenir une louable admiration pour le travail effectué, les intrigues et le talent des auteurs, ne se complaît pas non plus dans des sujets de surface, en évitant de presser là où ça fait mal. Dès le début, la question qui chatouille est posée à Jean Van Hamme qui reconnaît sans détour la filiation avec La mémoire dans la peau de Robert Ludlum, non seulement sur le plan structurel, mais aussi sur la dynamique, les enjeux et quelques détails troublants. De même que le scénariste avoue ne pas avoir établi de plan précis sur la longueur, chaque volume se concevant selon la recette des vieux feuilletons, au fur et à mesure.
Ainsi, en découvrant les témoignages, l’évolution du récit global au fil des tomes de ce cycle, on observe l’intrigue se complexifier, gagnant en relief aussi, tandis que le background autour du héros prend forme, au fur et à mesure qu’il découvre de nouveaux pans de son hypothétique passé, fausses pistes après fausses pistes.



De plus, on comprend que XIII s’inscrit clairement dans une tradition populaire, avec un héros très typé, presque monolithique qui va incarner une série de rôles à la limite de l’archétype, mais qui se retrouvent aussi à travers les héros de Van Hamme ou ceux qu’a illustré Vance. Comme si XIII n’était finalement que l’ultime incarnation d’un modèle récurrent, qui ne pouvait que plaire au plus grand nombre, un peu à l’image de ces personnages de comics. D’où aussi l’importance de porter un regard sur la figure féminine, en parallèle, évoluant à la fois dans les pas de ses alter-égos masculins, tout en débordant d’une féminité très expressive.
XIII pose donc la question du héros sans identité, porte visage symbolique qui peut se glisser dans la peau de n’importe quelle enveloppe avec laquelle les auteurs souhaiteront l’habiller. La mémoire, les secrets, les scénarios à tiroir, les « recettes » de Van Hamme participent à l’éclosion d’une bande dessinée moderne.

XIII - Le cycle du soleil noir

XIII - Le cycle du soleil noir © Les Cahiers de la BD

La nécessité d’un matériel critique

Ce hors-série met aussi en évidence cette nécessité, aujourd’hui de nourrir un corpus critique accessible et indépendant qui ne se contente plus d’analyser en boucle la moindre case de Tintin ou digresser sur le souffle aventurier de Corto, mais qui prend tout simplement au sérieux des sujets souvent relayés au second plan par le lectorat et la critique elle-même. On a pu ainsi voir les Cahiers s’intéresser à Rahan, à Gaston, au Tuniques Bleues, débattre sur la bande dessinée adulte, sur ces fameux « Romans Graphiques », sur la place de la femme dans la BD, des sujets qui posent questions, qui interpellent, qui rendent cette Bande Dessinée vivante et on ne peut plus d’actualité.
S’il est important d’avoir un tel « vecteur » de dialogue, c’est qu’avant même d’être « Légitime » auprès d’un public de non-lecteur, la bande dessinée doit se faire comprendre, ouvrir des pistes de réflexion et ne pas uniquement servir de défouloir quand on veut juste « se vider la tête. »

Non content de dresser un captivant panorama qui aborde la série sous différents angles, tous plus pertinents les uns que les autres, cet excellent hors-série nous donne surtout envie de reprendre ces huit premiers volumes et de replonger dans ces interminables complots identitaires.

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