Les Carnets de Cerise - T4 : La Déesse sans visage

Les attachants Carnets de Cerise s’écrivent toujours entre carnets intimes et bande dessinée. Ce nouvel opus se lit avec plaisir même s’il semble légèrement plus artificiel que les précédents...

Cerise, qui rêve toujours de devenir écrivain, continue de consigner ses aventures dans de précieux carnets. Pour ses douze ans, sa maman l’emmène passer du temps à deux au bord de la mer. Sachant la petite fille férue d’enquête, elle lui propose un programme dispensé dans un mystérieux manoir où chaque participant doit résoudre des énigmes dans son groupe. Peu à peu Cerise, aidée du fils du manoir, garçon de son âge, comprend que son aventure va la mener beaucoup plus loin que prévu, vers le passé et au-delà...

L’écriture de qualité permet de retrouver une héroïne attachante et complexe. Avec en bonus, l’évolution des relations entre Cerise et sa maman. Cependant, si l’auteur manie toujours aussi bien les émotions et si le lecteur se laisse volontiers entraîner, l’alchimie prend moins bien. Le récit se piège un peu dans une structure mise en place : des enquêtes pour revenir sur le passé de personnes entourant Cerise alors qu’elle apprend à mieux se connaître elle-même.

Ici le stratagème du manoir paraît plus artificiel, de même que le piège mis en place, voire la venue des deux amies qui n’apporte pas grand-chose au récit. La magie opère heureusement grâce au graphisme. Le trait toujours fouillé dégage une certaine nostalgie avec ses couleurs un peu passées et sombres. L’utilisation récurrente de longues cases horizontales accentue cette impression de douceur un peu triste.

Ce dernier tome continue une série jeunesse intelligente et très séduisante. Tout l’enjeu consiste à présent à faire évoluer l’univers, les relations et les ambitions d’une héroïne qui passe à l’adolescence.