L’assassinat du duc François de Guise, probablement commandité par Catherine de Médicis, met provisoirement un terme à la guerre de religion et innocente l’amiral de Coligny. Le répit sera de courte durée et la mort du prince de Condé en 1569 remet une nouvelle fois le feu aux poudres. Le regard introspectif que pose Philippe Richelle sur cette page d’Histoire, tant côté cour royale que du côté des gens du peuple est toujours aussi vif.
L’amiral de Coligny cherche à renforcer les bastions huguenots du sud-ouest de la France et se heurte régulièrement à l’armée royale dirigée par le duc d’Anjou. Le chevalier Arnaud de Boissac est contraint par le cardinal Charles de Lorraine de reprendre du service pour aller espionner au plus près l’amiral de Coligny. Il feint de jouer ce rôle et s’en remet à celui-ci qui lui garde toute sa confiance. La trahison viendra de Dominique d’Albe, qui acceptera, contre monnaie sonnante et trébuchante, par Hardouin de Villiers, un officier du duc d’Anjou, d’empoisonner Coligny.
Des champs de bataille aux palais royaux, cette introspection suit son cours vers l’inéluctable qui conduira aux massacres de la Saint-Barthélemy. Les tergiversations de Catherine de Médicis, tantôt cherchant à apaiser les tensions entre catholiques et protestants, puis cédant à la pression de son entourage immédiat, sur fond de rivalités familiales et autres jalousies liées à l’exercice du pouvoir, sont clairement mises en scène. On pourra peut-être reprocher à Philippe Richelle un côté un peu trop pédagogique avec ses nombreux renvois en bas de page pour attester de l’authenticité des faits, mais cet inconvénient est vite balayé dès qu’il s’attache aux pas de ses personnages fictifs.
Tant dans les scènes de batailles qu’au sein des intrigues de palais, Pierre Wachs poursuit son rythme de croisière graphique avec la même aisance. Le cinquième tome clora définitivement cette série au printemps prochain.
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