Anthropomorphisme, Japon médiéval fantastique, enquête policière et humour. Voici la recette de cette nouvelle série jeunesse.
Chaton, Caleb a été recueilli par un couple de grues de la noble lignée Inari. Il a reçu de son père une « larme de yokaï », un sabre aux pouvoirs magiques, faisant de lui un chat-samouraï enquêteur mercenaire (rien que ça). Avec son acolyte Doglass, il résout des mystères contre monnaie trébuchante. Hautain et vulgaire, Caleb, fraîchement arrivé à Chidori, se retrouve dans une bagarre, de là, en prison, puis commis à tout faire dans une auberge. Il va alors découvrir que les abeilles des apiculteurs de la ville meurent mystérieusement, mettant en péril l’économie de Chidori. Le tout dans l’indifférence du seigneur local. Bizarre bizarre…
Les Larmes du Yökaï © Glénat, 2024
Prout, Abeilles et shinto
Loïc Clément (Miss Charity, Rue de Sèvres ; Le Temps des mitaines, Dargaud ; Armelle et Mirko, Delcourt) assure le scénario de cette enquête découpée en petits chapitres. Au programme : de l’action (bagarres et combats de sabre) et de l’humour (prout et autres joyeusetés), accessibles dès 9 ans. S’appuyant sur la verve cinglante de Caleb, Loïc Clément emploie une mécanique qui fait penser au « manzai » japonais : dans un duo, il y a le boke, qui dit des bêtises (Doglass), et le tsukkomi, qui le reprend (Caleb).
Au-delà des messages sur l’écologie (la mort des abeilles touchant l’homme) et la tolérance (les gaijin/étrangers mal considérés), Les Larmes du Yôkaï s’attarde sur des pans de la culture japonaise avec pédagogie. Qu’il s’agisse de plats (okonomiyaki), de mythologie (l’histoire des dieux fondateurs du shinto) ou même d’insultes japonaises (à utiliser à bon escient !)…
Les Larmes du Yökaï © Glénat, 2024
Margo Renard ([{RED_SER-27969}]Gabie aux craies de couleurs[{/RED_SER-27969}], Kennes éditions) a un dessin très souple, fluide, façon animation. Les décors et l’univers japonais apportent beaucoup de charme au dessin. Les ambiances lumineuses du coloriste Grelin, portées par des lanternes asiatiques, sont très réussies. Tout comme les plans très dynamiques (grâce au découpage de Stéphane Benoit), pour une aventure légère, mais pleine de rebondissements.
Article publié dans le Mag ZOO N°100 Septembre-Octobre 2024