En 1954, le Moyen-Orient est l’un des terrains minés de la guerre froide. Le pire reste à venir… Jean-Pierre Filiu et David B. poursuivent, dans ce deuxième tome, leur chronique illustrée de l’histoire des relations mouvementées entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient devenu le terrain de jeux des grandes puissances.
Années 50. Nasser a pris le pouvoir en Egypte et va nationaliser le canal de Suez. Les Français et les Anglais débarquent en Egypte soutenus par Israël. Le veto des USA et de l’URSS, pour une fois d’accord, arrête l’opération. Les mains libres, Nasser devient désormais le leader du nationalisme arabe.
Les années soixante seront celles d’Israël. Nasser devient la bête noire des Etats-Unis, se lance dans la guerre des six jours en 1967. Israël récupère Jérusalem et écrase l’Egypte, la Syrie et la Jordanie. Les conséquences sont toujours actuelles. Les Palestiniens rentrent dans la course.
Détournements d’avions, guerre de Kippour en 1973, Américains et Russes s’affrontent par alliés interposés. Sadate succède à Nasser et vient à Jérusalem rencontrer Begin en 1977. Ce moment fort d’une paix illusoire précèdera, entre autres, la guerre civile au Liban en 1982, l’intervention des USA et de la France, leur échec et la prise du pouvoir en Iran par Khomeyni qui devient l’homme à abattre.
Trente ans de conflits, de morts et de haine : Filiu et David B. font œuvre d’historien et remettent les choses à leur place, clairement. Les textes sont précis, directs. David B. illustre la poudrière du Moyen-Orient par ses vignettes et ses dessins percutants, riches en sens. On se souvient, on apprend et surtout on comprend mieux ce qui suivra, de la guerre du Golfe à la révolution arabe qui n’ont rien réglé.
On a un peu trop oublié que le Moyen-Orient reste une grenade dégoupillée qui peut exploser à tout moment.