Dans cet épilogue, Yann mène de front en bon artisan une nouvelle incursion de Thorgal dans l’Entremonde et le combat d’Aaricia contre l’injustice sur l’île où elle attend l’élu de son cœur. Le dessin de Surzhenko est dans l’esprit.
Grym est à la fois le nouveau et le dernier volume de La Jeunesse de Thorgal. L'aventure de ce spin-off aura duré 11 albums, tous scénarisés par Yann et dessinés par Roman Surzhenko. Si l'arc narratif n'a pas la puissance des meilleurs Thorgal de Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski, il est tout de même agréable à suivre pour les amateurs de la série mère (mis à part les puristes, qui ne jurent d'ailleurs que par les 10-15 premiers albums). Et Surzhenko est tout à fait l'aise graphiquement dans cet univers de forêts, de mer et de vikings. Même si son dessin se fait volontiers plus précis et académique que celui du Maître polonais.
Les Mondes de Thorgal - La Jeunesse - Tome 11, Grym © Le Lombard, 2023
Pour cet ultime récit de jeunesse, l'enfant des étoiles se voit voler la vedette par la toute jeune Aaricia. Certes, elle attend le retour de son héros en haut d'un rocher dominant la mer, mais elle n'est pas une héroïne passive et elle va prendre les choses en main dès que possible. Thorgal, de son côté, se retrouve en début de récit une fois de plus dans l’Entremonde pour une péripétie clin d'œil au mythique album Au-delà des ombres. Il est aidé cependant par un dieu berbère (!) invoqué par son ami Secq. Comme quoi les dieux se mélangent parfois plus facilement que les humains : un peuple troglodyte méprisé par les Vikings vit dans la falaise près du village où est provisoirement Aaricia. Elle viendra à l’aide de l’un d’entre eux. Une Sainte, cette Aaricia !
Côté dessin, mention spéciale aux trois harpyvafas, particulièrement réussies. Pour le reste, Surzhenko livre un album professionnel comme les précédents. Il connaît la grammaire thorgalienne, ayant en plus œuvré sur les autres séries dérivées Louve et [{RED_SER-12236}]Kriss de Valnor[{/RED_SER-12236}].
Yann fournit son travail d'artisan respectant les canons de la série, l'illustration par le dessinateur russe est à la fois jolie et sauvage quand c'est nécessaire. Donc le contrat est rempli. Un album parfait pour l'été.