Fin 1943, les mouvements de résistance prennent de l’ampleur. Il y a celui dirigé depuis Londres par le général De Gaulle et celui orchestré par son rival, le général Henri Giraud, qui avait d’abord soutenu le gouvernement de Vichy. Avec ce cinquième tome, Philippe Richelle et Pierre Wachs arrivent au terme d’une série qui nous aura captivés de bout en bout.
Pour avoir averti Jean Guillemain qu’il risquait une arrestation imminente, le commissaire Peretti finit par être missionné pour rencontrer un haut membre du mouvement giraudiste en vue de rapprocher les deux courants actifs et coordonner des actions communes. Mais il va découvrir que, sous le pseudonyme de Féval, se cache l’ignoble Eugène Trézelles, un collabo responsable de l’arrestation et de la déportation de Claire, libraire et amie de cœur de Peretti. Leur confrontation tourne au drame...
Dans ce contexte de paranoïa permanente, les sensibilités des différents membres de l’équipe de Peretti divergent fortement. Ainsi, Cazeneuve, fort de statut de policier, affiche clairement son antisémitisme. Poussé par sa femme à se montrer plus ambitieux, il n’hésitera pas à enquêter sur son supérieur et à le faire arrêter. Et que penser de Lacaze, qui profite allègrement de son statut de flic pour traficoter à tout va ?
Philippe Richelle déroule son récit sans le moindre temps mort. Sa connaissance de ce contexte historique précis et son sens profond des réalités de l’époque, forcent l’admiration. Récit diablement bien rythmé, dialogues tirés au cordeau, le tout soutenu par le trait précis de Pierre Wachs qui prend un malin plaisir à typer ses personnages selon leurs traits de caractère, sans craindre de recourir à la caricature pour certains d’entre eux, ce qui les rend encore plus authentiques.
Avec les deux cycles parallèles qui viennent également de s’achever, Philippe Richelle semble accéder à une reconnaissance d’un public plus large... Ce n’est que justice !