L’univers des turfistes est le cadre de cette nouvelle enquête de Ric Hochet et Nadine, dans la France de 1970. Meurtres sanglants et humour avec une pointe de malice font plutôt bon ménage, qu’on lise l’album au premier ou au second degré.
Panique sur les champs de course ! Un mystérieux tueur dégomme les chevaux et les jockeys en plein grand prix ! Quels sont les motivations de ce sniper égaré ? Ric Hochet est sur le coup, bien sûr. Mais il a fort à faire, avec son sacripant de père en prison, ainsi qu’avec Nadine, devenue bien plus émancipée que du temps des scénarios de AP Duchateau, créateur de la série avec Tibet.
Les nouvelles aventures de Ric Hochet : Le tiercé de la mort
© Le Lombard, 2022
Il faut dire que Zidrou s’est visiblement bien amusé à remettre la série davantage dans le monde d’aujourd’hui... même s’il la situe il y a une cinquantaine d’années. Ce tome 6 se passe en 1970. Rappelons que Ric et Nadine vivent désormais ensemble, et dorment dans le même lit ! Les gardiens du temple crieront peut-être à la trahison, mais le 2nd degré que le scénariste parsème par petites touches dans ses histoires leur apporte l’oxygène dont elles avaient sans doute besoin. Par exemple, la petite amie du père de Ric est strip-teaseuse. Cela ne serait pas passé dans le journal de Tintin...
Cependant, le personnage marquant de l’album s’appelle Grévisse, un 2nd rôle sur le registre humoristique, avec ses nombreuses fautes de langage. Les décrypter est plutôt amusant. Cet humour crée un décalage dans une enquête dont certaines séquences sont assez violentes. On peut faire le rapprochement avec le cinéma français des années 60-70, avec Bébel, Michel Constantin, etc. Ici, le passage d’un registre à l’autre manque parfois un peu d’huile dans les rouages. Le 1er tome, R.I.P. Ric !, reste le mieux dosé.
Le dessinateur Simon Vam Liemt (français malgré son nom belge) s’en donne en tout cas à cœur joie avec un style cousin de celui de Tibet, sans être servile. Le soin apporté à l’encrage est appréciable.
Un album distrayant, plutôt destiné aux amateurs de Ric Hochet qui n’ont pas des principes trop arrêtés sur la série. Mais on peut tout à fait lire cette histoire si on a une culture « ricochétienne » proche du zéro absolu.