Le premier volet du dernier cycle des Passagers du Vent, série ô combien mythique de François Bourgeon, est de sortie. Si le scénario a un peu de mal à remporter l'adhésion, le niveau graphique du Bigouden est toujours aussi impressionnant. Le neuvième tome va être très, très attendu.
On retrouve l'héroïne, Zabo, au beau milieu de la foule pour l'enterrement de Jules Vallès, dans les restes de la Commune. Nous l'avions quittée en Louisiane dans un septième tome particulièrement réussi. C'était vingt ans plus tôt. Elle se prénomme désormais Clara et va faire la rencontre d'une jeune fille tout juste arrivée de sa Bretagne natale...
Le pays bigouden, ce bout de terre au bout de la France, a toujours inspiré François Bourgeon, Parisien d'origine. Un peu moins pour ce nouveau volet des légendaires Passagers du Vent, il faut bien le reconnaître. Non pas que l'auteur soit passé à côté de son scénario, qui va peut-être tenir toutes ses promesses dans le prochain tome de ce récit prévu en deux volets). Mais il manque cet élan auquel nous a toujours habitué Bourgeon, ce dynamisme dans ses narrations nourries d'Histoire et d'imaginaire.
Côté dessin, rien n'a changé. Puisqu’il travaille très souvent d'après les maquettes de scènes qu'il réalise lui-même, l'auteur livre ici toute l'étendue de sa vision et de sa capacité à mettre la vie et le mouvement en case. Ce septième tome offre un graphisme solidement charpenté et laisse toute la place à notre esprit pour vagabonder.
La lecture de cet album laisse donc un sentiment en demi-teinte. François Bourgeon a placé la barre si haut ces dernières décennies que l'attente est énorme. Elle est comblée par un dessin toujours aussi extraordinaire. On s'y croirait.
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