Nouvelle livraison des Petits riens de Lewis Trondheim, qui sont à la fois un carnet de voyage et un recueil d'anecdotes du quotidien. Observateur de son époque, Trondheim construit un tout avec pas grand-chose. Et avec humour.
Après cinq années de silence, voici un nouveau tome dans la série Les Petits Riens de Lewis Trondheim. Il en est déjà au neuvième. S'enchaînent sans transition des réflexions et anecdotes tirées de ses voyages à l'étranger (Canada, Singapour, Californie, Corse, Beyrouth, Émirats Arabes unis, Oman, Portugal...), qui composent l'essentiel du livre, ou de sa vie de tous les jours. Seul ou avec sa compagne Brigitte Findakly. Il donne donc accès à une certaine intimité. Le détail est privilégié et c'est sans doute cela l'essentiel. Par exemple, dans ses voyages, on ne sait pas pour quelle raison il les fait (déplacement professionnel pour un festival, vacances ?) et il faut parfois même plusieurs pages pour comprendre où il est (comme lors de son séjour à Singapour). C’est le détail qui surprend, celui que l’on ne verrait pas dans l’Hexagone, qu’il met en exergue.
Les Petits Riens de Lewis Trondheim, T.9 © Delcourt
Le dessin est proche de l'écriture dessinée, comme toujours avec Lewis Trondheim. Mais c'est une jolie écriture, jamais bâclée. Parfois, il s'attarde sur le décor, comme quand il représente un beau panneau d’information (!), une église ou une végétation remarquable, nous offrant ainsi un dessin plus réaliste. La mise en couleur qu'il effectue lui-même à l'aquarelle apporte un cachet supplémentaire.
La lecture est aussi l’occasion de comprendre à quoi Trondheim fait allusion quand il donne le titre « Les Chemins de désir ». Et sur les cinq années couvertes par l’ouvrage, seules quelques séquences ont lieu pendant les confinements dus au Covid-19. La découverte de l'autre, de l'insolite à l'occasion de ses voyages ou de ses réflexions inspire ici visiblement plus Trondheim.
Les récits sans chute particulière sont souvent tout aussi intéressants que ceux avec un final surprenant ou humoristique. Ces petits riens, c'est déjà quelque chose !