À force d’intrigues, Frédégonde, la femme de Chilpéric, finit par déclencher une guerre fratricide entre les rois francs. Mais les choses ne tournent pas comme elle l’avait espéré... L’armée de son mari est battue et Sigebert, le mari de sa rivale Brunehaut, semble prêt à prendre place sur le trône. Cette fin de cet épisode des Reines de Sang, haute en rebondissements, aurait mérité un développement plus long.
En 573, les armées de Chilpéric sont défaites et un de ses héritiers meurt sur le champ de bataille. Frédégonde enrage d’imaginer Brunehaut au faîte de la gloire alors qu’elle est entrain de tout perdre. Contrairement à son mari devenu apathique, Frédégonde déploie toute une stratégie pour empêcher que Sigebert ne tue son mari.
Ce second album sur Frédégonde ne se départit pas d’un rythme dense pour parcourir les arcanes très sombres des cours franques. Trahisons et complots sont légion et se jouent bien souvent en bande. En se focalisant sur quelques personnages clés, le récit donne corps à l’atmosphère détestable entretenue par une Frédégonde mauvaise à souhait, sans nous perdre dans les dédales des complots.
Le duel et les ressorts extraordinaires de Brunehaut et de Frédégonde sont jubilatoires et sidérants. Seule ombre au tableau, l’absence d’une annexe racontant brièvement les faits entre la fin de ce diptyque et la mort des deux reines génère la frustration de quitter ce duo si vite...
Le dessin flamboyant rend un VIe siècle haut en couleur. Les décors en grande partie encore marqués par la Rome antique et les tenues des personnages rendent l’ancrage historique total. Les visages expressifs de deux femmes principales de ce duel nous montrent systématiquement leurs pensées pour une tension à son comble.
Cette fin dynamique du diptyque autour de Frédégonde donne envie de la retrouver pour connaître la suite de son duel avec Brunehaut !