« Ne pas prendre les enfants pour des sous-lecteurs. » Suivant consciencieusement cet adage, Joris Chamblain leur compose des séries toutes adorables et intelligentes. Et se paie même le luxe de fêter la fin d’année avec de nouvelles héroïnes : Les Souris du Louvre !
Son écrivaine en herbe, Cerise, a donné naissance aux carnets illustrés par Aurélie Neyret, récompensés dès le premier tome par un Fauve Jeunesse lors du festival d’Angoulême 2014. Ce qui n’a pas empêché Joris Chamblain de créer dans la foulée, entre autres, les jeunes héroïnes magiques de Sorcières Sorcières et Enola, la vétérinaire des animaux extraordinaires, dessinées par Lucile Thibaudier. Mais aussi la jeune nounou anglaise de Nanny Mandy croquée par Pacotine ou encore Lili Crochette, une jeune pirate en herbe mise en cases par Olivier Supiot. Et ce n’est qu’une partie des univers de ce raconteur d’histoires qui a même repris le scénario des aventures de Yakari !
Épopée et mystère au musée
Si Les Carnets de Cerises se sont bien terminés au bout des 5 tomes annoncés, leur héroïne revient pour aider Valentin, qui a très peur de l’inconnu… comme un certain extraterrestre qui, raconte-il avec Cerise, aurait atterrit dans le jardin. Alternant carnets d’enfant et BD, ce nouveau récit reprend tous les ingrédients qui avaient fait mouche dans Les Carnets de Cerise, avec une intrigue un peu plus sage qui rassurera les plus petits lecteurs. Mais la plume de Joris Chamblain réserve une vraie surprise pour cette fin d’année : Les Souris du Louvre dont les museaux retroussés et les tenues antiques sont matérialisés par le trait efficace de Sandrine Goalec. Dans ce premier volume, Joris Chamblain met le jeune Milo, qui passe son temps libre à photographier des œuvres du Louvre, face à un étrange mystère : quelle est cette souris qui apparaît sur de nombreuses photos qu’il fait au musée ? De son côté, Ésope le souriceau va tout faire pour arrêter les querelles entre les royaumes de rongeurs qui se disputent les ailes du célèbre muséum… Personnages attachants, mystères qui en cachent d’autres, sans compter les clins d’œil aux empires antiques : le scénariste offre un récit qui magnifie les collections du Louvre sans jamais lorgner du côté de la pédagogie poussiéreux. Entraînante sans délaisser des sujets complexes dont la guerre comme héritage, la première aventure des Souris du Louvre donne envie de fureter au musée, histoire d’y croiser Ésope en famille !
Chronique réalisée pour Zoo, le Mag n°68 Novembre - Décembre 2018
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