En pleine guerre de Sécession, Blutch et Chesterfield sont chargés d'infiltrer un groupe de mercenaires esclavagistes qui donne du fil à retordre aux soldats de l'Union. Avec ces deux-là, la mission d'espionnage vire forcément au comique ! On retrouve avec plaisir ces deux zouaves à l'humour involontaire toujours intact.
Alors qu'ils ont déjà fort à faire avec les soldats confédérés sur la ligne de front, l'Union et ses troupes se retrouvent pris sur l'arrière par un groupe de mercenaires. Dirigés par le Capitaine Miller, esclavagiste notoire, ceux-ci ont cependant un point faible : ils ne combattent que s'ils sont payés. Blutch et Chesterfield vont tenter d'infiltrer le groupe afin de découvrir qui tient la bourse. Mais se faire passer pour des sympathisants sudistes en plein territoire yankee relève du grand art, si ce n'est de l'inconscience !
Basée sur des faits réels, cette histoire éloigne nos deux héros de la ligne de combat le temps d'un album. C'est toujours intéressant de découvrir les (vraies) petites histoires dans la grande, comme l'existence d'électrons libres durant la guerre, composés de mercenaires anti-abolitionnistes. Et si infiltrer un de leur groupe paraît déjà assez dangereux comme ça, la malchance et la maladresse légendaires des plus célèbres soldats de la bande dessinée vont nous offrir de jolies péripéties. Retournements de situation et comique de répétition sont de mise et fonctionnent toujours aussi bien.
Ce classique de la bande dessinée franco-belge, à la ligne claire typique, traverse les années sans prendre une ride. Le changement de décor, en l'occurrence les montagnes du Colorado, permet de découvrir une autre facette de cette guerre.
Après 57 albums, on peut certes reprocher aux auteurs de ne pas évoluer et de reproduire une recette qui marche depuis maintenant bien longtemps. Mais on peut, honnêtement, les en féliciter également.