Qui a dit que les séries s’usaient quand elles traînaient en longueur ? Sûrement pas les amateurs des Vieux Fourneaux. Les voici de retour dans une histoire plus drôle et émouvante que jamais. Le récit déroule, le dessin est au rendez-vous.
On ne change pas une équipe qui gagne, qu’ils disaient. Surtout quand elle affectionne le rugby, con. Lupano et Cauuet n’ont donc aucune raison de changer l’équipe, de bras cassés, des trois Vieux Fourneaux. Car d’histoire en histoire, et malgré quelques ventres mous sur l’ensemble des huit tomes, le trio infernal de papys hors norme nous régale par ses péripéties et ses récits du passé projetés aujourd’hui.
Commander son café par QR-code ? © Les Vieux fourneaux, T.8, Graines de voyous - Dargaud
Alors que tous s’apprêtent à fêter l’anniversaire du Loup en slip, Pierrôt, le vieil anarchiste de la bande, est retenu en garde à vue pour une énième comparution immédiate. Pas avec son groupe de vieux activistes old school, « Ni yeux ni maître ». Non non, tout seul comme un grand : il n’a pas supporté qu’on le contraigne à commander son café par QR-code. Résultat : il n’a rien trouvé de mieux à faire que de pulvériser la caisse enregistreuse du bar.
Drôles, pénibles et attendrissants
Pendant ce temps un de ses amis découvre qu’il est père et grand-père à l’autre bout de la Terre, un joli souvenir de ses années de jeunesse folle. Et le troisième (on ne vous dira pas qui est qui pour conserver un minimum de suspense dans l’intrigue) est tanné pour raconter comment il a rencontré l’amour de sa vie, ici, dans le bled, il y a bien longtemps. Ce huitième tome est sans doute l’une des meilleures séquences des Vieux Fourneaux depuis la création de cette série aussi géniale que ses personnages sont drôles et attachants.
Ce huitième tome est sans doute l’une des meilleures séquences des Vieux Fourneaux. © Les Vieux fourneaux, T.8, Graines de voyous - Dargaud
Le dessin de Cauuet, plein d’humour aussi dans sa façon d’aborder les personnalités de chacun et les situations de vie dans lesquelles ils sont plongés, participe pleinement à la satisfaction de lire les élucubrations de nos trois vieux préférés. Un peu ronchons, un peu bougons, un peu râleurs, un peu pénibles (n’oublions quand même pas qu’ils sont vieux). Mais toujours partants, et c’est bien là l’essentiel. Ce huitième opus se lit comme une traînée de poudre. Si elle est explosive, ne la laissez jamais entre les mains de Pierrôt… Sur le fourneau, la marmite continue de bouillir, et la soupe est toujours bonne.
Article publié dans le Mag ZOO N°101 Novembre-Décembre 2024