ZOO

Liberty - T1

couverture de l'album

Série : LibertyTome : 1/1Éditeur : Casterman

Scénario : Éric WarnautsDessin : Raives

Genres : Sentimental

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Tshilanda et Liberty, deux héroïnes pour le prix d’une

Warnauts et Raives nous ont habitué depuis Congo 40 et L’innocente, publiés il y a plus de 30 ans, à nous dresser à quatre mains de beaux portraits de femmes dans des BD de qualité. Avec Liberty, présenté par Le Lombard dans une nouvelle édition, ils ne dérogent pas à la règle.

Mais comment font-ils, Warnauts et Raives, pour si bien trouver le ton juste ? Cette histoire débute à Kinshasa en 1974 à l’occasion du célèbre combat de boxe entre Mohammed Ali et George Forman. Les auteurs nous font découvrir Tshilanda, jolie zaïroise de 16 ans. Elle se retrouve enceinte d’un blanc sans scrupules, Alan, manager du groupe de musiciens de James Brown. Prise sous la protection de Mike, un musicien black au grand cœur mais ayant des problèmes avec la drogue, Tshilanda va s’installer aux USA où sa fille baptisée Liberty va grandir. Avec en filigrane la présence d’Edouard, travaillant à l’ambassade de France, amoureux platonique de Tshilanda, présent chaque fois que nécessaire.

Une route difficile mais teintée d'espoir

Warnauts et Raives nous partagent sans en avoir l’air non seulement des tranches de vie touchantes, sans esbrouffe, au parfum authentique, mais aussi l’histoire du peuple afro-américain depuis l’Amérique des années 70 jusqu’à l’élection de Barack Obama. Les Black Panthers, La guerre du Vietnam, le crack qui envahit le Bronx sont présentés par le prisme de la route chaotique de Mike le musicien. Errances de Mike, ascension sociale de Tshilanda, quête d’identité de sa fille, chacun cherche sa voie. Les difficultés d’être noir ou métis aux USA ne sont pas cachées, mais l’espoir est là, tout au long des 140 pages du récit. Et cela fait du bien.

Liberty

Liberty
© Warnauts, Rauves - Le Lombard

Une forme structurée et sensible au service du fond

La construction sous forme de chapitres permet aux protagonistes de l’histoire de raconter à tour de rôle leur vision des événements. Ces incrustations en voix off à la première personne contribuent à donner de l’épaisseur aux personnages ainsi qu’une tonalité particulière, créant une connivence avec le lecteur.

Il est important de souligner la qualité du dessin loin des archétypes réducteurs. Les auteurs traduisent à la perfection la beauté à la fois troublante et ingénue de Tshilanda quand elle n’a que 16 ans, leur dessin n’est jamais malsain ou sexiste. Comme ils nous font comprendre sans surenchère graphique la déchéance physique de Mike quand il est accro au crack. Leur trait pudique et sensuel, allié à une mise en couleur délicate et lumineuse, parle pour eux.

Merci à Le Lombard de donner une nouvelle visibilité à cet album édité dans un premier temps chez Casterman. C’est l’occasion de s’immerger dans une belle ambiance.


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