Sur le littoral de la mer d’Andaman, Moulmein (aujourd’hui Mawlamyine) était surnommée Little England. L’histoire débute fin 1941, sept ans avant l’indépendance de la Birmanie. Jonathan, 16 ans, est chargé par son père, le commandant de la base aérienne locale, de faire découvrir la ville à Archie, un pilote américain de passage. En à peine quelques pages, le lecteur est happé par cette série classique d’aventures sur fond de guerre.
L’adolescent est en conflit avec son paternel qu’il juge responsable du décès de sa mère birmane. Malgré leur différence d’âge, le courant passe très vite entre Jonathan et Archie qui l’entraîne un soir au Blue Moon, un cabaret où se produit l’envoûtante Ruby. Il charge Jonathan de lui arranger un rendez-vous avec la chanteuse mais celui-ci tombe à son tour amoureux de la belle...
Et, alors qu’ils découvrent la présence de chasseurs nippons au cours d’un vol de reconnaissance, l’aviation japonaise bombarde Pearl Harbor. La guerre est déclarée. Classique au bon sens du terme, l’intrigue imaginée par Jean-Claude van Rijckeghem est bien rythmée avec ce qu’il faut d’exotisme, de charme et d’action pour tenir en haleine le lecteur de bout en bout.
Un brin académique, le dessin de Thomas du Caju, inspiré par la BD américaine, est au diapason pour servir au mieux le scénario même si la mise en couleur informatique laisse quelque peu à désirer. L’album aurait sûrement été plus attrayant en noir et blanc comme en témoignent les crayonnés illustrant les pages de garde.
Little England n’est pas une série qui vise à révolutionner l’histoire de la bande dessinée, mais juste d’occasionner un bon moment de lecture, objectif clairement atteint avec ce premier tome.