Suite à Pearl Harbor, la Birmanie qui faisait partie de l’empire britannique est également dans le collimateur des Japonais. Jonathan, le fils du commandant de la base aérienne de Moulmein, tombé amoureux de la chanteuse du Blue Moon, découvre que Ruby est en fait une espionne. Dans ce deuxième tome de Little England, l’intrigue est toujours menée tambour battant par Jean-Claude van Rijckeghem et brillamment soutenue par le dessin de Thomas du Caju.
À l’issue du premier tome, Ruby était contrainte de tuer Takashi, son commanditaire, pour sauver Jonathan d’une mort certaine. May, la compagne de l’espion, croit cependant que c’est Jonathan qui l’a occis. Elle brûle de venger son amant en poussant l’adolescent à se rendre à Rangoon pour y retrouver Ruby. Mais celle-ci lui fait comprendre qu’elle n’éprouve rien pour lui, ce qui n’est pas le cas de Rebecca, sa copine du collège, embrigadée à son tour dans l’aventure.
Van Rijckeghem approfondit la psychologie de ses personnages tout en brossant un tableau peu reluisant de l’attitude des autorités britanniques vis-à-vis de la population birmane, qui n’acquit son indépendance qu’en 1949. Dans un contexte historique tout à fait crédible, il installe sa fiction dont le rythme de l’action ne faiblit jamais, emportant le lecteur sur les pas de son jeune héros, en proie à une histoire d’amour contrarié par les événements et devenu la cible de l’ennemi japonais.
La précision du trait de Thomas du Caju, tant dans la caractérisation des différents protagonistes que dans le rendu des ambiances, est patente tout au long de cette histoire. Les amateurs de scènes de combats aériens ne pourront que se régaler comme en atteste la couverture très réussie de ce deuxième tome. Classique et efficace, cette série devrait nous réserver encore de bons moments de lecture.