M.A.D - T1 : Un empire de rouille

Cette nouvelle série de science-fiction reprend les codes très classiques du genre : une intrigue dans un monde futuriste qui reflète les angoisses de notre société. Dans un monde proche de ceux montrés dans Blade Runner ou Terminator, nous suivons le protagoniste dans sa quête de vérité et de justice dans un monde mal contrôlé par les humains.

Ce premier épisode se déroule dans une Russie du futur, après la guerre entre les humains et les méchams, des robots devenus complètement autonomes. Depuis lors, les hommes ont fait attention à brider ces machines. Daia fait partie de l’unité MAD, une division de police exclusivement féminine, où chaque agente est connectée à un ou deux robots partageant leur conscience. L’alter ego de l’héroïne se nomme Socrate. L’intrigue commence avec le meurtre d’une collègue de Daia, qui était aussi sa marraine lors de son intégration dans l’unité. Bien que ce soit une autre enquêtrice qui soit chargée de l'affaire, Daia, frustrée, décide de mener sa propre investigation pour comprendre les circonstances de cette perte tragique.

M.A.D T1 : Un empire de rouille © Le Lombard de Jarry, Legrain, Mikl

Nicolas Jarry nous entraîne dans une saga de science-fiction au style rétro. L’univers qu’il crée rappelle les mondes dystopiques des années 80, explorant les relations entre l’homme et la machine. Ce côté "old school" se manifeste par l’absence de miniaturisation, mais aussi dans les les équipements militaires et les moyens de transport, évoquant l’esthétique des films de l’époque. En dépit de cette atmosphère nostalgique, l’intrigue suit un schéma plutôt classique : une enquêteuse déterminée à découvrir les raisons de la mort d’une amie. Son investigation va rapidement la confronter à une conspiration menaçant la stabilité du pouvoir en place.

Thomas Legrain, habitué à dessiner des récits contemporains ou historiques, s’aventure pour la première fois dans la science-fiction. Son style réaliste, méticuleux et détaillé, donne vie à un monde fictif inspiré de notre réalité. Il confère un aspect légèrement futuriste à des véhicules comme les quads ou les moissonneuses-batteuses et imagine des robots qui rappellent ceux de Star Wars. Legrain se distingue particulièrement dans les scènes de bataille, grâce à un découpage dynamique qui insuffle un rythme haletant aux poursuites et combats. Son expérience sur des œuvres comme Sisco, The Regiment et Latha se reflète dans la maîtrise du placement des personnages et des scènes d’action. Son encrage fin et régulier marque une différence notable par rapport au style de son grand-oncle Jijé.

Une histoire prometteuse dont on attend la suite.