1968. Les États-Unis procèdent à des expériences nucléaires secrètes dans les îles du Pacifique, mais les choses tournent mal pour le mystérieux Projet Brooklyn. Tandis que la CIA s'active à étouffer l'affaire, les services secrets du monde entier convergent vers les ruines de l'énigmatique cité de Nan Madol. De Phnom Penh aux profondeurs abyssales, MacGuffin et Alan Smithee font face à des dangereux adversaires...
MacGuffin & Alan Smithee - T6 : Visa pour NAN MADOL
Série : MacGuffin & Alan SmitheeTome : 6/6Éditeur : Editions du Tiroir
Dessin : Ghyslain DuguayAuteur : Michel Viau
Prix : 16.00€
- ZOO5.0
Scénario
5.0Dessin
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Le synopsis de l'album Visa pour NAN MADOL
Bons baisers de Phnom Penh… À la sauce pop culture
Qu’est-ce qu’on s’amuse à la lecture des aventures des agents très spéciaux Mac Guffin et Alan Smithee ! La fine fleur du contre-espionnage est cette fois en Asie pour une histoire radioactive, pleine de références jouissives. Les rires sont aussi nombreux que les balles tirées en tous sens !
En 1968, l’état du monde est incertain (cela n’a pas changé depuis) : la guerre froide se poursuit, les combats font rage au Vietnam, les Khmers rouges mènent la guérilla au Cambodge… En parallèle, des essais nucléaires sont toujours menés dans le Pacifique par les puissances atomiques. Les Américains mènent à ce sujet le mystérieux projet Brooklyn. C’est l’angle choisi par Michel Viau, scénariste québécois, pour ce nouvel opus de Mac Guffin & Alan Smithee, excellente série d’action et d’humour des éditions du Tiroir, qui fait de plus en plus parler d’elle.
Les services secrets de différents pays ont fort à faire pour retrouver un groupe d’irradiés enfui d’un hôpital, emportant une mallette avec de précieux dossiers médicaux sur les conséquences des radiations. Mac Guffin, Smithee et le gaffeur Morisset, accompagnés de quelques autres, doivent affronter moult périples pour retrouver ces dossiers. Ils sont même aidés dans leur entreprise par le commandant Cousteau. Officiellement alliés des Européens, les Américains n’hésitent pas à leur faire des coups tordus. Le montrer est aussi un des intérêts de cette histoire bien documentée.
Mac Guffin & Alan Smithee, Visa pour Nan Madol © Éditions du Tiroir, 2024
Le plaisir du dessin est évident, avec des cases travaillées, riches en décors. Le Québécois Ghyslain Duguay nous offre de jolies vues du Phnom Penh des années 60, des temples Khmer ou du port de Davao. Il excelle dans le dessin des voitures d’époque. Ses séquences dans la jungle et dans les fonds sous-marins sont des respirations graphiques bienvenues. Notons par exemple une belle séquence de fuite en ombre chinoise (page 22).
Le scénario, oscillant entre James Bond, OSS 117 et Chapeau melon et Bottes de cuir, propose un bel équilibre entre action et humour. Tout au long de l’album, la rivalité entre les pétulantes Mac Guffin et Penny Lane est source de sourires. Les relations homme-femme ne manquent pas non plus de piquant. Aux références à la culture pop des années 60, le dessinateur ajoute des clins d’oeil graphiques dans chaque tome. Ici, on remarque les pirates d’Astérix ou le blanchisseur du xxe de cavalerie (un Lucky Luke). Et on a même droit à une séquence sur l’univers de Lovecraft via un vieux numéro de Weird Tales ! L’alchimie entre aventure, géopolitique et humour fonctionne. Cette série est bien partie pour s’installer durablement dans le cœur des lecteurs.