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Matteo Ricci : Matteo Ricci - Dans la Cité interdite

couverture de l'album Matteo Ricci - Dans la Cité interdite

Série : Matteo RicciÉditeur : Dargaud

Scénario : Jean Dufaux, Martin Jamar

Genres : Historique

Prix : 16.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    3.5

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Matteo Ricci - Dans la Cité interdite

Pékin, début du XVIIe siècle. Le père Matteo Ricci, un jésuite italien, est tombé amoureux de la Chine. On le surnomme d'ailleurs "le Lettré du lointain Occident" . Depuis dix-huit ans, il parcourt ce pays afin de servir Dieu. Respectueux des coutumes et des religions qui ne sont pas les siennes, il poursuit un rêve : rencontrer l'Empereur en personne. Mais la route est longue et semée de dangers jusqu'à la Cité interdite, la demeure du Fils du Ciel... Les complots, les intrigues de palais, les jalousies et les violences sont autant d'obstacles qui se dressent sur son chemin. Sans compter le rôle trouble de Don Herrera, un membre de la Sainte Inquisition, qui ne cherche qu'à convertir les "sauvages" que sont, à ses yeux, les Chinois. Jean Dufaux et Martin Jamar, dont le graphisme réaliste et sensuel plonge le lecteur au coeur du récit, redonnent vie à un personnage historique adepte de tolérance, d'ouverture à la différence et du dialogue entre les...

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La critique ZOO sur l'album Matteo Ricci - Dans la Cité interdite

La vie de Matteo Ricci auprès de la cour de l’Empereur de Chine nous fait découvrir un univers aux codes complexes. C’est aussi l’occasion de manier des concepts philosophiques éclairants, y compris sur notre monde d’aujourd’hui.


Jean Dufaux a habitué ses lecteurs à des scénarios complexes, parfois sulfureux. Fantastique et érotisme en sont souvent des ingrédients. Ici, c’est une toute autre veine qu’il propose : un récit historique centré sur l’arrivée en 1601 de Matteo Ricci à Pékin et ses tentatives de rencontrer l’Empereur de Chine. Car Matteo Ricci est un Jésuite dont l’ambition est de convertir l’Empereur. Son approche est très moderne pour l’époque et deviendra une référence pour les missionnaires. Cet album aurait pu paraître chez un éditeur catholique, tant on est parfois proche de la biographie d’un Saint. 


Mais au-delà de cette première impression, l’album a vraiment un intérêt par son approche plus complexe qu’il n’y paraît. Déjà, il est clair que Matteo Ricci était un esprit éclairé, avec des connaissances approfondies en philosophie, mathématiques, géographie, horlogerie, langues (il parlait le chinois couramment). En contraste, Dufaux fait apparaître ponctuellement un Inquisiteur fanatique, sans doute la mauvaise conscience de Ricci, pour mieux rappeler ce que pouvait être alors aussi le catholicisme. 


Ensuite, parce que les dialogues travaillés nous amènent à réfléchir sur les liens entre hommes d’Occident et d’Extrême-Orient. L’ouverture sur une autre civilisation pour mieux nourrir la sienne est une thématique qui reste pleinement d’actualité.


Enfin, parce qu’on est fasciné par le dépaysement provoqué par les images de Martin Jamar. Ses vues sur la Cité interdite, sur la vie de la cour, sont réellement immersives. Son travail sur les costumes est également appréciable. On peut toutefois regretter la mise en couleur directe, qui manque de nuances. C’est sans doute pour cela qu’on avait l’impression d’une plus grande finesse visuelle dans Double Masque


Quelles que soient ses convictions, la lecture de Matteo Ricci est intéressante, et même intelligente. 

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