Max Winson est un tennisman invaincu depuis sept ans. Il écrase le tennis mondial de sa superbe, devenant le dieu d’une société adulant la performance dans tous les domaines. Cependant ce champion se révèle être un colosse aux pieds d'argile pouvant basculer à tout moment dans cet album aussi vibrant qu'une finale de légende.
Rien ne lui résiste à Max Winson, mais un jour tout vacille. La maladie empêche son père de continuer à l’abrutir dans l’effort et une jeune journaliste lui pose des questions qui le mettent K.O.. À partir de ce point de rupture, le phare de tout un peuple se découvre fragile et naïf face à la réalité de la vie. A travers cette faille, nous apprenons à connaitre Max et la tyrannie de son père, les entrainements inhumains, sa vie volée et solitaire.
Loin de vouloir faire pleurer dans les chaumières, Jérémie Moreau aborde grâce à cette histoire plusieurs sujets de société. Il dénonce l’égoïsme, parfois tinté de mercantilisme, des parents qui poussent leurs enfants à réaliser le rêve qu’ils n’ont pas pu atteindre eux-mêmes.
Ce premier tome aborde aussi les dérives d’une société qui cherche à aller toujours plus haut, plus loin en méprisant l’essentiel. Il démonte les mécanismes d’un sponsoring érigé en système qui a fini par tuer la beauté du geste sportif, au point de faire des athlètes de simples têtes de gondole. L’histoire de Winson met aussi au grand jour la jalousie que suscite la réussite. Le héros adulé devient vite l’homme que la foule désire voir tomber, revenir au même niveau qu’elle.
Le vacillement de Max Winson est narré avec un dynamisme incroyable, tout en noir et blanc. Le découpage impeccable et l’alternance de case de formats différents nous entrainent dans une histoire aux allures de beau match de tennis.
Avec ce premier tome très dense, nous sommes suspendus à l’éveil à la vie de ce jeune garçon et, avec lui, celui de la société toute entière.
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