Comment passer d'une banale invasion de cafards géants à une expédition de sauvetage aux enfers ? C'est très simple : Cancrelune a invité les cafards qui ont colonisé le château, tués les mages exterminateurs qui ont porté plainte contre Mélusine qui du coup ne peut plus faire l'échange scolaire et qui... Oui... Le mieux, c'est encore de lire cet album surprenant qui, malgré son humour, ne parvient pas à faire oublier une certaine noirceur.
Suite à une série de bêtises innommables, l'école de sorcellerie est chassée du château et Mélusine est condamnée à périr sur le bûcher. Persuadée d'avoir causé la mort de sa meilleure amie, Cancrelune, dévastée, met fin à ses jours. Mais Mélusine, grâce à un subterfuge de sa tante, est saine et sauve... et bien décidée à ramener Cancrelune des enfers coûte que coûte !
Les fidèles de Mélusine refermeront cet album un peu hébétés. Certes les situations humoristiques sont là, efficaces, rassurantes et familières mais Clarke, avec Cancrelune, crée une situation si noire, si triste, que les repères sont un peu chamboulés. Et pourtant cette situation apporte à la série une profondeur nouvelle et un autre degré de lecture. La preuve de la fin de l'innocence de Mélusine ?
Pour ceux qui ont connu Mélusine dans leur jeunesse, le plaisir d’en découvrir les dessins et l’univers reste intact. Expressif et drôle, Clarke reste sur ce point fidèle à lui-même. Et c’est peut-être le contraste entre le fond, sombre, et la forme, enjouée, qui crée cette impression de malaise.
Un bon album, qui nous met durement sur le chemin de la maturité.
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