Dernier volet d’un triptyque dont le premier tome avait vu le jour voici tout juste un an, ce polar dont l’intrigue se situe dans le milieu des narco trafiquants mexicains s’achève sur un coup de théâtre inattendu. L’histoire s’inscrit parfaitement dans la tradition de la littérature (ou du cinéma) de la frontière, servie par un dessin d’une rare efficacité.
Emmett Gardner, soumis à un chantage par Angel Moreno, pense s’être acquitté du contrat meurtrier qui devait lui permettre de sauver la vie de son fils, Kyle. Mais Angel, au vu de l’efficacité avec laquelle cet ancien militaire et policier a supprimé son concurrent et ses principaux acolytes, a d’autres ambitions, d’autres objectifs à lui soumettre. Mais Emmett exige à présent que son fils lui soit rendu. Il le retrouve dans l’hacienda où réside Angel et ne sera pas au bout de ses surprises…
L’histoire imaginée par Matz et fortement documentée par Steve Marten, alias Mars, fait s’affronter deux cultures diamétralement opposées, sur un territoire inhospitalier où règne une violence sans merci. Le dessin de Gilles Mezzomo, rehaussé par la superbe mise en couleur de Céline Labriet, n’a jamais faibli tout au long de ces trois tomes.
Si la couverture de ce 3ème volet ne représente aucune scène précise dans cet album, elle donne cependant le ton de cette histoire et traduit bien l’efficacité graphique de Gilles Mezzomo dans le découpage des nombreuses scènes d’action et de violence qui émaillent ce trépidant scénario. Souhaitons que, contrairement à Colin Wilson associé à Matz pour l’excellent triptyque Du plomb dans la tête, le tandem (le trio ?) trouvera matière à se reformer pour un nouveau thriller, tant l’osmose entre le dessin et le scénario est patente.