Entre quat’ zyeux est le deuxième tome de la série jeunesse Michel qui met en avant des héros Astrapi dans un petit format souple. Son graphisme particulier et les histoires assez vite lassantes peuvent rebuter plus d'un.
Michel est un monstre au prénom humain. Il vit, avec son papa et sa maman, un quotidien où l’absurde se mêle au réel. Cet album compile six aventures où le petit monstre va aborder des sujets sociétaux comme le réchauffement climatique, en accueillant un ours blanc chez lui, ou liés au quotidien, via l’organisation d’un anniversaire pour empêcher un suicide, ou autres.
La tonalité est assez originale, les récits variés et l’absurde assez poussé. Pourtant, ça ne prend pas. Michel lasse rapidement. Ni le petit monstre ni son entourage n’attirent la sympathie. Le tout manque probablement d’humour, de tendresse ou de poésie au vu des situations qui pourtant faciliteraient ce type d’exploitation. Michel finit par ressembler à un prétexte vide plus qu’à un personnage solide et profond.
Outre l’écriture, la raison la plus probable pour le manque d’intérêt suscité par ce petit monstre urbain, est sans doute le dessin. D’apparence naïf et original, il finit simplement par manquer d’esthétisme et de richesse. Au final, le dessin est davantage le reflet d'une mode actuelle consistant à rejeter l'esthétisme au profit d'un trait relâché sans se soucier de sa qualité à terme.
Entre quat’ zyeux est un album qui trouve sans doute son public mais dont les partis pris tant graphiques que scénaristiques peuvent dérouter et éloigner. Le sujet permettrait de traiter les différences et l’absurde avec humour, il ne laisse au final qu’une impression de snobisme agaçant.