Mille femmes blanches - T2 : Aux confins du monde sauvage

Un train, une caravane, puis l’inconnu : en 1875, des femmes de Chicago partent rejoindre les Cheyennes. Entre romance, drame et quête de liberté, ce deuxième tome adapte avec intensité le best-seller de Jim Fergus.

Ce deuxième tome, adapté du roman éponyme de Jim Fergus, retrace le périple des femmes blanches volontaires parties rejoindre le peuple cheyenne en 1875. Issues pour la plupart de milieux modestes, elles cherchent à fuir un environnement oppressant ou morne. Originaires de Chicago et du Middle West, elles entreprennent d’abord un long voyage en train, d’environ un mois, avant d’être conduites en caravane vers leur destination. À chaque étape, le groupe s’amenuise, certaines préférant renoncer plutôt que d’aller jusqu’au bout.

L’héroïne, May Dodson, a été internée dans un asile psychiatrique pour avoir choisi d’aimer un homme de condition modeste, avec qui elle a eu deux enfants. Se porter volontaire devient pour elle la seule voie vers la liberté. Le gouvernement espère que cet échange — des femmes contre des chevaux — apaisera les tensions avec les Indiens et facilitera l’installation des colons dans la région. Au cours de ce trajet en caravane, prévu pour durer une dizaine de jours, naît une idylle entre May et le charismatique capitaine John Bourke. Bien qu’il soit déjà fiancé, celui-ci tombe amoureux d’elle et tente de la convaincre de ne pas s’unir à un Cheyenne. May cédera-t-elle à ses avances ? Ou choisira-t-elle de rester solidaire de ses compagnes de voyage ?

Anaïs Bernabé, révélée en reprenant la série Sasmira du regretté Laurent Vicomte, a depuis développé un style très personnel. Son trait fin et raffiné confère une dimension poétique et romanesque au récit. Les cases, non bordées de noir, associées aux magnifiques couleurs de Hugues Popelin, insufflent douceur et sérénité à la narration, en contraste avec la rudesse du destin de ces femmes. L’autrice exploite pleinement l’espace des planches, multipliant les grandes cases pour donner au récit le temps de respirer.

Le scénario est signé Lylian, auteur expérimenté qui s’est déjà illustré en adaptant Pierre Bottero en bande dessinée. Il s’attaque cette fois au best-seller mondial de Jim Fergus, dont il suit fidèlement la trame, découpant chaque tome selon les moments-clés. Le premier volume s’attardait sur l’internement de May, ce deuxième sur le voyage vers la tribu cheyenne. Le troisième devrait, quant à lui, évoquer l’intégration des femmes au sein de la communauté et la relation de May avec son nouveau compagnon, Little Wolf, le chef.