Monsieur Mardi-Gras Descendres, désormais culte, possède enfin son prologue. Un album très dense pour mieux comprendre la tétralogie, son purgatoire, son grand ossuaire et les drôles d’êtres qui y vivent : nous ! Le graphisme a évolué. Plus précis, plus épais, il laisse voir le meilleur de cet univers dans lequel Liberge nous plonge.
Chaque être humain se demande à quelle sauce il sera mangé après la mort. Les quatre premiers tomes retracent les aventures du cartographe Victor Tourterelle. Après être passé de vie à trépas en glissant sur une petite voiture de son fils, il est plongé dans un au-delà loufoque. Un opéra baroque drôle, trash et ésotérique. Avec ce prologue, on sait enfin comment est né le Purgatoire...

Qu’il est bon de voir Liberge remettre les mains dans le cambouis. Comment est né le Purgatoire ? D’où sortent les Psychopompes et ces armées d’hommes aux corps dépourvus de leur chair, aux os rafistolés de moult bouts de ferraille ? Et comment Monsieur Mardi-Gras Descendres en est arrivé là ? Autant de questions auxquelles l’auteur donne des pistes de réponses.

Si sa réflexion est égale, son graphisme a diablement évolué. Les squelettes, déjà très réussis, sont encore plus crédibles. Aucun détail n’est laissé au hasard par ce fils spirituel de Philippe Druillet, dont on décèle nettement l’inspiration dans des pleines pages affolantes de mouvement. Le trait s’est épaissi, les détails foisonnent : le résultat d’ensemble est très réjouissant.
L’album conte l’avant, mais il convient de le lire après les quatre premiers opus, pour avoir une lecture vierge de la tétralogie, sans avoir été préparé au monde hallucinant dans lequel on est plongé. Mais aussi pour garder une part de mystère, à percer plus tard. Et enfin savoir d’où viennent ce Monsieur et le monde fascinant dans lequel il évolue. Unique, et incroyablement réjouissant.
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