N.E.O - T3 : Les deux châteaux

Les aventures d’adolescents rescapés d’une catastrophe continuent de captiver le lecteur avec intelligence, sur la thématique du pouvoir. Avec le regret que le travail en studio formate davantage le dessin, même s’il reste solide.

Les rescapés de la catastrophe ayant tué tous les adultes, alors qu’ils étaient encore dans le ventre de leur mère, ont 15 ans et sont maintenant installés au château de Versailles. Vivre dans la demeure du Roi-Soleil ne va pas amener Ogénor, le leader charismatique (mais inquiétant) du groupe à la modestie ! Il est le fils de Marie-Lune, scientifique qui a sauvé une grande partie d’entre eux et programmé leur éducation avant de mourir.

D’autres enfants ont survécu : ceux du Tipi, que l’on a découvert dans le tome 1 ; les « prématurés », enfants sauvages découverts lors d’une expédition narrée dans le tome 2. L’un d’entre eux a été ramené au château et est un des ressorts de cet épisode. Est-il aussi inoffensif qu’il en a l’air ? Maxe L’Hermenier, scénariste de la série N.E.O adaptée des romans éponymes de Michel Bussi, démontre bien les mécanismes de la manipulation trop souvent associée au pouvoir pour renforcer celui-ci. Cette série jeunesse se lit avec grand plaisir par les adultes, car le propos divertit sans oublier d’être intelligent.

Quant au dessin, il est toujours un mix entre manga, pour les têtes des personnages, certaines attitudes notamment dans les séquences d’action, et la BD franco-belge pour la composition des planches et le format. Le trait est moins fin que dans le tome précédent. Djet se limite désormais au dessin de la couverture et à la « charte graphique ». Marcello de Martino (nommé en couverture) assure le dessin des planches avec Stefania Bitta. Le duo était déjà crédité dans le tome précédent en page intérieure, mais comme assistants de Djet. Ce travail de studio permet un rythme de parution soutenu : le tome 4 est annoncé pour octobre 2022 (le 1^er tome date d’avril 2021). Mais il est dommage que cela se fasse au détriment de la qualité du dessin, soigné mais devenu moins subtil.

Espérons en tout cas que NEO ait trouvé son public, car cette série bien pensée le mérite.