Il y a dix ans, une partie de Philadelphie a disparu, emportant avec elle 300 000 personnes dans une dimension parallèle peuplée de monstres : Oblivion. Nathan Cole, un scientifique capable de voyager entre les deux mondes, s'obstine à rechercher les survivants malgré l'hostilité du gouvernement. On l'accuse de mener une croisade personnelle et pour cause : son frère fait partie des disparus... Le début de cette nouvelle série explosive de Robert Kirkman promet un très bon cru !
La transférance. Ainsi nomme-t-on le phénomène qui, dix ans plus tôt, a emmêlé notre dimension et celle d'Oblivion et fait disparaître 300 000 personnes. Robert Kirkman s'en tient à l'une de ses thématiques de prédilection : l'après-catastrophe. Le monde n'est pas réduit à néant comme dans Walking Dead mais doit se reconstruire dans une démarche post-traumatique qui peut rappeler celle de la série The Leftovers. Mais le comics demeure résolument tourné vers l'action : rien de contemplatif, durant ces six premiers chapitres, le scénario va de surprises en surprises.
Par petites touches, nous découvrons l'ampleur du choc causé par la découverte d'Oblivion, de ses créatures, un choix qui rend la catastrophe encore plus tangible. Les personnages permettent d'explorer les différentes manières d'affronter le choc et l'on retrouve sans mal le talent de Kirkman pour mêler intrigues captivantes et relations humaines complexes.
Le dessin de Felici et les couleurs de Leoni donnent une dimension organique puissante aux monstres et aux décors d'Oblivion. Le trait sublime les chairs des créatures et détaille les visages jusqu'à les déformer, créant des dissonances qui ne sont pas désagréables à lire pour autant.
Ce premier tome tant attendu tient ses promesses en livrant un récit prenant, maîtrisé et riche en perspectives.
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