La suite et fin des aventures de Paci, l'Africain qui a replongé dans le go fast pour livrer de la drogue après un séjour en cabane, tient toutes ses promesses graphiques dans un dessin à cent à l'heure. Malheureusement, trop de zones d'ombre planent sur le dénouement pour qu'il séduise tout à fait.
Dans les deux premiers albums, Pacifique, ancien roi du go fast dans le Nord de la France, s'était rangé après avoir plongé et fait de la taule. En voulant se réinsérer, sa route a croisé celle de la jolie Miguy. Avant de renouer avec ses premières amours. Dans ce dernier volume, Paci met un coup de pied dans la fourmilière du mafieux pour qui il travaille, Ashram. Parviendra-t-il à sauver Miguy et leur amour ?

C'est dommage. Car cette série aux deux premiers tomes bien ficelés et aussi lancée que les bolides domptés par le héros, s'essouffle dans le dernier tour de piste. L'ultime go fast... On reste trop sur notre faim en réalisant que oui, cette histoire si prometteuse s'achève en queue de poisson. Tout était pourtant réuni pour mener tambour battant un scénario ciselé et emballant.
Côté dessin par contre, Rwanda (un titre qui reste un mystère) est largement à la hauteur des deux premiers tomes. L'intrigue se déroule à toute vitesse dans des décors aux perspectives déroutantes et un trait imprécis qui force la réalité. De la profondeur de champ, de la perspective chamboulée, une mise en couleur de choix, en veux-tu, en voilà.
Au final, Paci laisse un léger goût amer. Parce que son dénouement est décevant par rapport aux attentes nourries par le scénario. Les deux premiers tiers de l'histoire se tiennent pourtant. Mais la chute, qui offre l'avantage de permettre plusieurs interprétations, est justement trop peu resserrée et pas assez précise. Paci a mal négocié son virage et sort de sa route.