Forte du succès du premier tome, Mathilde Domecq poursuit les aventures de Paola Crusoé. Bien que la série soit parue dans la collection Tchô l’aventure, ce serait dommage de la limiter à un public jeunesse. La maîtrise du suspense et l’accent porté sur les relations humaines, la destinent également à un public adulte.
Dans ce deuxième tome, Paola semble moins centrale. L’emphase est mise sur le reste de la famille notamment les tensions entre père et fils sur l’île ainsi que sur la maman, restée à terre. Ce nouvel éclairage permet de poursuivre le récit sans lassitude ni répétition.
L’auteur rebondit sur les pistes amorcées précédemment. Elle développe logiquement les relations familiales sur l’île, entre crise d’ado du fils aîné, stature du père, angoisses et inquiétudes de chacun… D’autre part, elle accentue le suspense en ouvrant le récit avec un nouveau personnage et un chassé-croisé des deux intrigues principales, la survie sur l’île et la quête de la mère.
Le graphisme est toujours original et soigné. Les couleurs soutenues, contrastées, et peu communes en BD, se prêtent vraiment bien au format. Elles posent des ambiances riches et véhiculent les émotions des personnages de façon presque palpable. Petit bémol sur les animaux limite anthropomorphes de l’île, qui donnent un côté Blanche-Neige-youkaidi-les-animaux-sont-nos-amis non nécessaire au récit.
Ce deuxième tome renouvelle l’intérêt du lecteur pour cette série à la fois familiale et haletante.