La vérité éclate enfin sur le sombre passé de Dark Dan et les fantômes qui le hantent. Avec ces révélations, Eric Corbeyran s'approprie les archétypes de l'univers pirate mais nous les ressert avec une trop forte dose de clichés et un manque de liant dérangeant.
Nous avions laissé les pirates de Dark Dan aux prises avec un duel grandiose entre deux forces ancestrales. Fi de ces considérations mythologiques dans ce troisième tome ! Dark Dan hérite ex nihilo d'un étrange cube. Il a à peine le temps de se prendre la caboche dessus qu'il se ramasse les dents sur un monstre marin sorti de nulle part. Profitant des effets surpuissants d'une torpeur hallucinogène, il reçoit tout cuit dans le bec les instructions pour déclencher la puissance spatio-temporelle du cube.
Autant dire qu'Eric Corbeyran n'a pas lésiné sur les rebondissements rocambolesques et les événements convenus du monde des pirates pour alimenter le scénario de son Pavillon Noir. Il a seulement oublié d'homogénéiser son fil narratif. Le manque de cohérence des aventures de Dark Dan les rend si déconcertantes qu'elles en deviennent presque cocasses.
Le dessin de Bingono, mis en couleur par Bastide, tente d'associer tous ces éléments disparates pour créer, bon gré mal gré, un univers cohérent. Malgré une histoire déjantée et un style quelque peu embrouillé, ils parviennent à maintenir leurs codes graphiques. Le tout n'a maheureusement pas de quoi casser trois jambes de bois à un pirate.
Les substances absorbées par Eric Corbeyran semblent à la hauteur de celles ingurgitées par les pirates de son Pavillon Noir. Il ne lui reste plus qu'à trouver un fil d'Ariane qui saura le guider sur un chemin narratif plus construit. Pari lancé pour le prochain tome ?