Cuba, fin des années 50, derniers mois du régime de Batista. Un américain est tué, une mallette volée. Cet événement va bousculer les vies de Joaquin et d’Elena, travaillant tous les deux au cabaret casino le Sans-Souci. Nous les suivrons dans ce polar à la ligne rétro plutôt réussie.
Ce polar cubain est somme toute assez classique. Une recette à base de trafiquants, de pouvoir corrompu, une pincée de jeunes idéalistes, une bonne dose d’amoureux transis, de femmes-objets rêvant de liberté et évidement de tueurs à gage. Une fois mélangé le tout, vous obtenez Perico. Un road trip où un couple improbable, formé par des événements extérieurs, roule vers un rêve certainement impossible. Dans leur insouciance voire leur inconscience, ils laissent des traces, des indices gros comme des montagnes à leurs poursuivants.
Tous les ingrédients classiques sont donc réunis, mais ils créent du bon, de l’efficace. Nous nous laissons complètement porter par le scénario et la verve de Régis Hautière. Un suspense léger s’installe au fur et à mesure des pages. On s’interroge, non pas sur l’issue qui semble évidente, mais sur la façon dont elle va s’imposer à nos héros.
Le trait épuré et les couleurs particulièrement bien orchestrées donnent à cette histoire une épaisseur incontestable. Philippe Berthet gère parfaitement l’ambiance écrasante de ce Cuba chaud, de fin de règne. L’illusion est telle qu’on se sent embarqué au cœur de l’île de Cuba puis de cette Amérique de la fin des années 50.
Un bon classique ne se refuse pas ! Surtout quand il inaugure une collection dédiée au polar noir.