Un à un, les membres de la fratrie de Lucky s’intéressent enfin à lui. Pour interpréter L’Isle Joyeuse face à sa sœur Mimin, Lucky décide de lui dédier intégralement sa musique. Il veut lui redonner l’envie de jouer du piano, mais aussi l’envie de se libérer des contraintes qu’elle s’est imposée.
Pppppp, tome 4 © Nobi Nobi !, 2023
PPPPPP continue sa route avec brio : que ce soit à travers ses compositions musicales et sa « fantaisie », les apparitions nées des notes jouées par les meilleurs. Encore une fois, nous sommes face à un volume profondément humain, que ce soit dans le rapport à l’autre proposé par Lucky, indéniablement gentil et aimant par rapport à sa famille ; ou encore dans le rapport à la musique. Celle-ci est vectrice d’émotion, mais aussi cathartique, comme le montre la dernière symphonie de Mimin, véritable ode à la liberté et à l’indépendance.
D’émotions en émotions, la série continue d’enchaîner les rencontres et s’extrait rapidement de la progression « un adelphe après l’autre jusqu’à ce que Lucky soit le meilleur ». La compétition se transforme en aide, en exploration de soi et en accomplissement finalement réussi. Dessin et scénario s’entremêlent ici pour former un autre type de symphonie : les influences se mélangent, les inspirations aussi, le regard des autres importe peu.
PPPPPP est un shonen d’un genre différent : en reprenant tous les éléments des scènes d’action, mais en les transformant en mélodie et en bataille musicale, en jouant sur les thèmes de l’apprentissage pour montrer qu’il n’y a pas que Lucky, notre héros, qui doit apprendre de ses aventures. Le trait est fluide, léger, les illustrations jouent sur le côté spectaculaire des représentations de la fratrie. Un quatrième volume efficace, dont la fin nous plonge dans l’impatience de découvrir la suite.