Corbeyran et Saint-Georges adaptent le célèbre roman de Carl Aderhold Mort aux cons paru en 2009 et ça dépote ! Un air de Dexter au pays des cons.
Il faut bien se l’avouer, parfois, ça nous démange de régler leur compte à ceux qui nous agacent… peut-être pas au point de les abattre manu militari, mais quand même ! Les beaufs, les mauvais patrons qui refusent de nous écouter, les conseillers Pôle Emploi… parfois nous font sortir de nos gonds.
Mort aux cons © Ramdam, éditions 2022
Un antihéros qui passe à l'acte
Si cela se limite en général à une colère profonde, le personnage que nous suivons passe la ligne rouge progressivement jusqu’à devenir un véritable tueur en série. D’abord d’animaux de compagnie qui l’énervent prodigieusement avant de viser plus haut avec… leurs maîtres. Son mobile ? Ils sont cons ! Ce véritable antihéros nous fait doucement penser à Dexter à la différence que lui ne s’en prend pas aux criminels,
mais tout simplement à ceux qui lui courent sur le haricot.
Une fine évolution du personnage
Corbeyran s’approprie parfaitement le récit d’Aderhold et nous offre la possibilité d’accompagner son personnage dans sa mue de type sans objectif à une vie de justicier anti-cons. On est parfois un peu décontenancé face à la froideur avec laquelle il passe à l’acte et sa facilité de passer de l’humain à l’inhumain comme ça lui chante. Les dessins et couleurs volontairement froids renforcent le côté dérangeant de l’histoire. Que penser de ce garçon qui passe à l’acte et n’arrive plus à s’arrêter ? L’épilogue ramènera un peu de sérénité et presque… d’humanité.
Mort aux cons © Ramdam, éditions 2022
Et puis si on est tous plus ou moins anti-cons, on est aussi toujours le con de quelqu’un, non ? C’est un peu la question qui reste en suspend à la lecture de cette jolie adaptation.
Article publié dans le Mag ZOO N°85 Janvier-Février 2022