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Ramdam : L'Herbe du Diable - 1630. Une sage-femme à Cologne

couverture de l'album L'Herbe du Diable  - 1630. Une sage-femme à Cologne

Série : RamdamÉditeur : Jungle

Scénario : Benjamin Laurent, Claire MartinAuteur :

Collection : RamDam

Genres : Aventure

Prix : 18.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Une diabolique chasse aux sorcières

1630 à Cologue. Garance, sage-femme, est pourchassée par l’Église. Entre Histoire et fiction, cette BD avalée d’un trait rend hommage à toutes ces femmes brisées par l’Inquisition, victimes de la chasse aux sorcières.

Leur rôle était déjà essentiel. Indispensable, même. Et pourtant. Dans son immense bêtise et son vaste délire d’inquisition (60 000 personnes en mourront au total), l’Église les a poursuivies pour hérésie, elles, les petites gens qui s’occupaient du corps et du destin de ces dames : les sages-femmes. À Cologne, en 1630, Garance est l’une d’entre elles. Elle a perdu ses parents de la peste, puis son mari et ses enfants sont morts de faim. Garance a survécu, car elle a été sauvée par Adélaïde dix ans plus tôt. Cette femme ne s’est pas contentée de la secourir : elle lui a aussi appris le merveilleux métier de mettre au monde. Accompagnée de Justina, Garance aide donc désormais les femmes à enfanter… ou à se séparer de leur enfant.

Ramdam : L'Herbe du diable

L'Herbe du diable © Jungle (Ramdam), 2023

Enfer et damnation

C’est un euphémisme de dire que disposer de son corps ne fait pas vraiment partie des droits d’une femme à cette époque… Elsa, l’épouse du général de l’empereur, fait appel aux services de Garance pour effacer le fruit d’une faute en l’absence de son mari. Garance va alors connaître le même sort qu’Adélaïde, toutes deux victimes de la chasse aux sorcières. Arrêtée, elle est jugée dans la foulée pour hérésie par le redoutable Ladislas, inquisiteur de renom. C’est qu’au cœur du Saint Empire romain germanique, on ne rigole pas avec ce qui se passe entre les draps des autres. L’herbe du diable, c’est la belladone, interdite par les religieux qui la voient comme un instrument du diable au service du pêché. Benjamin Laurent livre un scénario très convaincant que vient renforcer le dessin de Claire Martin. Elle parvient, dans son graphisme, à se défaire du carcan historique et de l’austérité de cette période pour insuffler aux décors et aux personnages, en particulier Garance, ce qu’il faut d’authenticité, d’humanité et de crédibilité. En fin d’album, un dossier historique et un catalogue de plantes permettent d’approfondir la période et le contexte. Une belle histoire, bien dessinée.

Article publié dans le Mag ZOO N°91 Mars-Avril 2023


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