ZOO
couverture de l'album Sui Juris

Série : RenaissanceTome : 4/6Éditeur : Dargaud

Scénario : Frédéric Blanchard, Fred Blanchard, Fred Duval, Emem

Genres : Science-Fiction

Public : À partir de 12 ans

Prix : 14.50€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Sui Juris

Sätie et Swänn, originaires de la planète NäKän, vivent sur Terre depuis vingt ans. Ils appartiennent au personnel médical et militaire de Renaissance, l'expédition financée par le Complexe, une fédération de civilisations extraterrestres venue organiser le sauvetage écologique de la Terre. Une partie des humains vit désormais en harmonie avec ses hôtes, mais Renaissance doit aussi faire face à une opposition armée et radicalisée, prête à tout pour que le Complexe se retire du système solaire.


La critique ZOO sur l'album Sui Juris

Après trois tomes très inspirés, la série Renaissance, de Fred Duval, EMEM et Frédéric Blanchard, chez Dargaud, avait annoncé une fin de cycle et un second à venir. Ce quatrième tome ouvre donc une nouvelle ère pour la Terre du 22e siècle et l’expérience Renaissance. Un tome qui conserve toutes les qualités des trois précédents.

20 ans après la fin des combats entre terriens, IA et membres de l’expédition Renaissance, la Terre oscille entre haines et espoirs. Une grande partie de la population terrienne travaille avec les extra-terrestres au renouveau de la planète. La grande barrière de Corail revit, objet de nombreuses attentions et d’un projet écologique majeur. Mais si de petits groupes d’humains refusent toute interaction avec Renaissance et ses représentants, une poignée d’entre eux refuse encore la présence alien jugée dictatoriale. Et s’avère prête à passer à l’action armée.


Un futur qui résonne tristement avec notre présent

La grande force du récit de Fred Duval, c’est indéniablement la qualité du regard qu’il porte sur notre présent. C’est ce qui fait la grande qualité des récits de Science-Fiction : être capable de nous offrir des miroirs pour nous observer nous-même, sous le prisme d’un avenir lointain.


Les récits de SF nous offrent des miroirs pour nous observer

Les récits de SF nous offrent des miroirs pour nous observer
© Dargaud, éditions 2021

Et ici, comment ne pas voir le peu d’espoir qu’a le scénariste, de nous voir renoncer à nos penchants les plus rétrogrades ? Un siècle passé et l’on retrouve le même besoin de destruction, cette même incapacité à faire confiance en la Raison. La colère humaine du 22e siècle contre le savoir régénérateur, fait tristement écho à l’incapacité d’une partie de nos semblables à faire confiance aujourd’hui au processus de vaccination anti-covid.

Il y a des mots xénophobes qui ne s’adressent même pas qu’aux aliens. Le racisme a encore de très beaux jours devant lui, dans l’esprit de Fred Duval.

Une bonne intrigue en sus 

Le contexte posé est évidemment passionnant. Le lecteur prend plaisir à découvrir ce qui s’est passé pendant les 20 années qui se sont écoulées.
Mais cette proposition n’est pas suffisante pour faire un bon album. Il faut aussi une intrigue à la hauteur pour passionner le lecteur.

Et c’est une fois de plus ce qui est proposé ici. Cette première partie de cycle pose peu à peu une intrigue politico-militaire qui s’annonce extrêmement complexe et pleine de surprises. On pourrait même dire que la médiocrité n’est pas une caractéristique réservée aux seuls humains. Les révélations sont parfaitement dosées au fil du récit. Peu à peu, en suivant les personnages que l’on a apprécié dans les trois tomes précédents, on découvre les multiples dessous que cache la propagande.

Ce n’est pas parce que les complotistes sont paranoïaque qu’ils ont toujours tort, manifestement….

Finesse et exigence graphique toujours au rendez-vous

Ne le nions pas. Ce qui fait de Renaissance un rendez-vous qui DOIT être attendu par tout lecteur de BD franco-belge, c’est aussi pour la force de son dessin.
Le duo EMEM/ Blanchard avait déjà fait des merveilles pendant trois tomes, ce quatrième maintient la qualité.


Le trait de EMEM est précis et souple

Le trait de EMEM est précis et souple
© Dargaud, éditions 2021

EMEM fait partie de ces « beaux dessins » qui sont trop rarement mis en avant pour leur qualité technique. Le trait y est précis, souple. Il faut preuve d’un certain réalisme, sans que jamais ses planches ne paraissent froides ou ses personnages figés. Il y a toujours de l’émotion et de la vie dans ses dessins et sa mise en couleur. La moindre page en met plein les yeux sans jamais perdre en lisibilité.

Si ces arguments vous ont interpellé alors que vous n’avez jamais lu Renaissance, ce tome 4 constitue une excellente porte d’entrée. Quand une équipe artistique parvient à ce point à conserver un tel niveau d’exigence, il serait regrettable de ne pas se lancer dans la lecture de leur œuvre.

 

Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants