Les auteurs font du travail d’orfèvre pour cette série tout public sur les aventures d’un groupe d’enfants d’origines sociales diverses. Une histoire de famille dans les soubresauts de l’Histoire. Révolutionnaire ?
1792. C’est l’hiver et Nantes est sous la neige. Le roi va être condamné. Les bourgeois qui ont soutenu dans un premier temps la Révolution sont effrayés par l’extrémisme de certains. Dans la ville, les avis sont partagés. Sur cette toile de fond, l’infâme Marquis de Valoire est toujours à la recherche de sa nièce Célénie de Montencourt pour l’éliminer, car elle est le dernier obstacle pouvant l’empêcher de mettre la main sur la fortune de son frère décédé.

Révolutionnaires ! Tome 3 : Le Roi est mort © Le Lombard, 2024
Pendant que Célénie est cachée et/ou retenue prisonnière par le chef des bas-fonds nantais Mange-doigts, Léocadie et Mélina, amies de la jeune noble, essaient de trouver refuge loin de Lambert, l’adjoint du Commissaire de police, qui leur a mis sur le dos un meurtre. Les deux jeunes filles sont au cœur de ce tome 3, ce sont surtout elles qui font progresser l’action. Régis Hautière anime de main de maître les destinées de ses personnages, ayant la bonne idée de faire du fils du Marquis un jeune homme bien plus positif que son père. Il est beau, qui plus est. Fatalement, sa route va croiser celle de Léocadie et Mélina…
Ce récit d’aventures sur fond historique est intelligemment mené, permettant de confronter les différents intérêts et points de vue lors des années qui suivirent la Révolution. Le récit est dense dans chaque album, suffisamment pour qu’on soit prêt à patienter entre deux. En outre, Xavier Fourquemin apporte tout son talent pour illustrer cette histoire. Style affirmé, personnages typés, décors soignés, encrage de qualité… Que demander de plus ? Les couleurs d’Amparo Crespo Cardenete rendent bien les ambiances hivernales.

Révolutionnaires ! Tome 3 : Le Roi est mort © Le Lombard, 2024
En fin d’ouvrage, un dossier apporte un éclairage complémentaire sur des faits historiques en lien avec l’album. Cette caution pédagogique est intéressante, mais l’histoire racontée se suffit à elle-même, attrayante et rythmée, comme le laisse entendre la jolie couverture.