Derrick et ses comparses nettoient les maisons des défunts. Un boulot loin d'être gai. Mais quand le personnage central de ce premier volet tombe sur une bague d'une grande valeur, difficile de rester de marbre. Dès lors, c'est l'angoisse qui gouverne cette histoire d'une grande intensité et d'un dessin hors du commun.
Derrick ne fait pas un boulot comme les autres. Non, fichtrement pas. Avec un groupe d'hommes aux caractères aussi durs que le bois d'un cercueil et à la vie cabossée, il vide les maisons des défunts quand la mort survient. Ces opérations post-mortem se font sous le regard aiguisés des agents de pompes funèbres et d'une société de vente aux enchères. Quand Derrick découvre une bague exceptionnelle, il a du mal à se retenir...
Le scénariste Gaët's offre à la série RIP un démarrage en force. On suit Derrick dans son quotidien glauque. Sa petite amie infidèle, les maisons qui frissonnent encore du passage de la Faucheuse, les verres qu'il descend le soir pour se vider la tête au contact de la pulpeuse Fanette. Et cette bague synonyme d'angoisse. Un récit au cordeau, lugubre à souhait, pour une entame de série polar du plus bel effet.
Le moins que l'on puisse dire en découvrant cette série phare des éditions Petit à Petit, c'est que la narration de compétition construite par Gaët's est illustrée par un coup de crayon de premier choix. Julien Monier a l'art et la manière d'installer une ambiance (de mort) et de créer les conditions de la psychose.
Derrick et ses collègues avancent comme des morts vivants dans une vie qui ne vaut pas cher. Tous aspirent à une meilleure existence. Mais faute de mieux, ils sont là chaque matin et ça se sent dans un dessin plein de suggestions et de mauvais sentiments.
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